lundi 26 novembre 2007

La sincérité dans l'adoration fait partie des actes obligatoires du cœur et du bon comportement.


La signification de la sincérité dans l'adoration : c'est accomplir l'acte d'obéissance pour Allah ta^ala uniquement c'est-à-dire de ne pas avoir pour but la louange des gens dans son acte d'obéissance ni leurs regards respectueux et les égards. Allah ta^ala a fait de la sincérité une condition pour que les bonnes œuvres soient acceptées et récompensées. Allah ta^ala dit :

[sourat Al-Kahf / 110] ce qui signifie : « Celui qui espère être bien jugé pour ses actes qu'il accomplisse des œuvres avec sincérité et qu'il n'associe rien à son Seigneur dans son adoration ».

Le musulman sincère est celui qui effectue les actes d'obéissance comme la prière le jeûne le pèlerinage la zakat la récitation du Qour'an et autres en cherchant la récompense de Allah et non pas dans le but que les gens fassent son éloge ou qu'ils le citent. L'intention de celui qui prie doit être sincère pour Allah ta^ala uniquement et non pas pour que les gens disent de lui : « Untel est assidu dans ses prières il ne délaisse aucune obligation «. Celui qui jeûne doit jeûner pour l'agrément de Allah ta^ala uniquement et de même pour celui qui verse la zakat une aumône celui qui récite le Qour'an ou pour quiconque veut faire une œuvre de vertu et de bienfaisance.
Le Prophète a dit [rapporté par As-Souyoutiyy] ce qui signifie : « Certes, Allah aime que l'un de vous lorsqu'il fait une œuvre, il l'accomplisse avec perfection ».

Il lui fut demandé : « Que signifie avec perfection Ô Messager de Allah ? » Il répondit ce qui signifie : « Qu'il l'affranchisse de toute insincérité et de toute mauvaise innovation ».

L'insincérité : le contraire de la sincérité est l'insincérité et cela signifie : viser la louange des gens et leur estime dans les actes de bien comme le jeûne, la prière ou autre. L'insincérité annule les récompenses de l'œuvre qui l'accompagne. Ainsi, n'importe quelle œuvre de bien dans laquelle intervient l'insincérité n'amène aucune récompense, que son intention ait été seulement de l'effectuer pour l'agrément des gens ou qu'elle ait été accompagnée avec l'intention de rechercher la récompense de Allah ta^ala.

L'infatuation par l'obéissance à Allah : L'infatuation par l'obéissance à Allah signifie se prendre à témoin de sa propre adoration et s'en attribuer le mérite tout en oubliant qu'elle est elle-même une grâce de Allah. C'est-à-dire que l'esclave ressente ses adorations et ses bonnes œuvres comme provenant de lui-même, sans se rappeler que c'est une faveur dont Allah l'a gratifié, c'est-à-dire que c'est Allah qui la lui a accordée, Qui lui a donné la capacité de l'effectuer et lui a inspiré de la faire.

L'insincérité dans les actes de biens et l'infatuation dans l'obéissance à Allah sont deux péchés du cœur et des défauts détestables que la personne responsable doit absolument éviter. Elle doit agir sincèrement dans son adoration à Allah ta^ala afin d'obtenir la récompense.

jeudi 22 novembre 2007

Al Hajj [Le Pélerinage]


Allah ta^ala dit [sourat Ali ^Imran / 97] ce qui signifie : « Il est un devoir envers Allah de faire le pèlerinage à la Maison [sacrée] pour quiconque a les moyens de s'y rendre ».

Le pèlerinage est l'une des choses les plus éminentes de l'Islam et il est obligatoire pour toute personne responsable (moukallaf), libre, qui en a la capacité. Il en est de même pour la ^oumrah. Il est donc un devoir de les accomplir une fois dans sa vie et il est recommandé de les répéter plusieurs fois.

Le pèlerinage possède une faveur, celui d'être une expiation pour les grands péchés comme pour les petits péchés conformément à la parole du messager d Allah [rapporté par Al-Boukhariyy] ce qui signifie : « Quiconque fera le pèlerinage sans avoir de rapport sexuel et sans commettre de grand péché est dégagé de ses péchés et redevient comme le jour où sa mère l'a mis au monde », et cela à condition que son intention soit sincère pour Allah ta^ala, que l'argent utilisé pour effectuer son pèlerinage soit licite et qu'il se préserve du fisq, c'est-à-dire de tomber dans un grand péché.

Parmi les preuves de la faveur du pèlerinage, c'est qu'il réunit différentes manières de calmer son âme, c'est-à-dire de la maîtriser. En effet, il comporte une dépense d'argent, un effort contre ses passions par la faim, la soif, le fait de veiller longtemps, de subir des épreuves, l'éloignement de son lieu de résidence, la séparation d'avec sa famille et ses amis et ce qui est du même ordre.

Les piliers du pèlerinage et de la ^oumrah

Les piliers sont les actes sans lesquels le pèlerinage et la ^oumrah ne sont pas valables. Donc celui qui délaisse un des piliers, son pèlerinage n'est pas valable. Rien ne peut compenser ce pilier, il est indispensable de l'accomplir.

Les piliers du pèlerinage sont au nombre de six, ce sont les suivants :

1 - L'intention de l'entrée en rituel (al-'ihram) : c'est-à-dire formuler dans son cœur par exemple :
(nawaytou l-hajja wa 'ahramtou bihi li l-Lahi ta^ala) ce qui signifie : « J'entame les actes du pèlerinage et j'entre en rituel pour l'agrément de Allah ta^ala ».

2 - la station à ^Arafah (même un instant) : entre le moment où le soleil décline du zénith le neuvième jour de Dhou l-Hijjah et l'apparition de l'aube (al-fajr) du dixième jour, c'est-à-dire le jour de la Fête.

3 - les tours rituels autour de la Ka^bah (at-tawaf) : sept parcours, c'est-à-dire qu'on tourne autour de la Ka^bah sept fois, en gardant la Ka^bah à sa gauche et en commençant du niveau de la pierre noire ; il est une condition d'être purifié des deux hadath.

4 - les trajets (as-sa^y) entre [le mont de] As-Safa et [celui de] Al-Marwah : sept fois. Etre purifié ici n'est pas une condition. On commence par As-Safa et on finit par Al-Marwah.

5 - le rasage du crâne ou la coupe des cheveux (al-halq ou at-taqsir) : le rasage signifie enlever tous les cheveux, tandis que la coupe consiste à couper au minimum trois cheveux ; quant à la femme, elle coupe ses cheveux mais ne les rase pas.

6 - le respect de l'ordre entre la majeure partie des piliers : on fait avant toute chose l'intention d'entrer en rituel et il est une condition de pratiquer le rasage ou la coupe des cheveux et de faire les tours rituels autour de la Ka^bah après la station à ^Arafah.

Les piliers de la ^oumrah sont au nombre de cinq, ce sont :

1 - l'intention de l'entrée en rituel. C'est l'intention d'entamer la ^oumrah en disant par son cœur par exemple : (nawaytou l-^oumrata wa 'ahramtou biha li l-Lahi ta^ala) ce qui signifie : « j'ai l'intention de faire la ^oumrah et j'entre en rituel pour l'agrément de Allah ta^ala ».

2 - les tours rituels.

3 - les trajets entre le mont de As-Safa et celui de Al-Marwah.

4 - le rasage ou la coupe des cheveux.

5 - l'ordre entre l'ensemble de ses piliers tel qu'il est cité.

Les devoirs du pèlerinage et de la ^oumrah :

Le devoir est un acte sans lequel le pèlerinage ou la ^oumrah restent valables mais dont le délaissement doit être compensé par l'égorgement d'une bête ; il y a de plus une désobéissance à le délaisser délibérément.

Parmi les actes obligatoires du pèlerinage, il y a :

1 - l'intention de l'entrée en rituel depuis le miqat – l'emplace­ment déterminé par le Prophète à partir duquel l'entrée en rituel doit avoir eu lieu –.

2 - le lancer des cailloux aux trois Jamrah : la petite Jamrah, la Jamrah médiane et la Jamrah de Al-^Aqabah, avec soixante-dix cailloux.

3 - le séjour de nuit à Mouzdalifah : c'est un endroit proche de ^Arafat où les pèlerins ramassent les cailloux pour effectuer le lancer aux Jamrah.

4 - le séjour de nuit à Mina : c'est un endroit situé entre La Mecque et ^Arafat, mais plus proche de La Mecque.

5 - les tours rituels du départ (tawafou l-wada^).

Ce qu'il est un devoir de faire en cas de délaissement d'un devoir :

Celui qui a délaissé un des devoirs du pèlerinage a le devoir d'égorger une chah – une brebis d'un an ou qui a perdu ses dents de devant ou une chèvre de deux ans –.
S'il est dans l'incapacité d'égorger, il jeûnera dix jours : trois pendant le pèlerinage et sept à son retour parmi les siens.

Les choses interdites à celui qui est entré en rituel de pèlerinage ou de ^oumrah :

Parmi les choses interdites à celui qui est entré en rituel, deux sont spécifiques aux hommes :

1 - se couvrir la tête.

2 - porter un vêtement qui entoure le corps grâce à une couture, au formage du feutre ou à ce qui est équivalent.

Il est interdit à la femme :

1 - de couvrir son visage.

2 - de mettre des gants.

Il leur est interdit à tous deux, hommes et femmes, en cas de rituel :

1- de se parfumer.

2 - de s'oindre la tête ou la barbe avec un onguent, par exemple de l'huile ou ce qui est du même genre.

3 - d'éliminer un poil, un cheveu ou de couper un ongle.

4 - d'effectuer le rapport sexuel ou ses préliminaires.

5 - de faire un acte de mariage.

6 - de chasser un animal terrestre sauvage autorisé à la consommation, comme la gazelle.

mercredi 21 novembre 2007

Profiter de cinq choses avant cinq autres


La Louange est à Allah le Seigneur des Mondes que Allah honore et élève d'avantage en degrés le rang de notre Maître Mouhammed et que Allah préserve cette Communauté de ce que le prophète craint pour elle.Sache que le messager de Allah a dit : "ightanimou khamsan qabla khamsin : ightanim hayataka qabla mawtika wa sihhataka qabla saqamika wa chababaka qabla haramika wa ghinaka qabla faqrika wa faraghaka qabla choughlika".ce qui signifie : "Profite de cinq choses avant cinq autres. Profite de ta vie avant ta mort, de ta santé avant ta maladie, de ta jeunesse avant ta vieillesse, de ta richesse avant ta pauvreté et de ton temps libre avant d'être occupé".

L’homme raisonnable est celui qui s’occupe de ce qui est compris dans ce hadith, qui agit en bien, qui obéit à Allah, qui apprend ce qui est licite et ce qui est interdit puis qui œuvre conformément à ce qu’il a appris en accomplissant les devoirs et en évitant les interdits. Cela lui sera une grande réserve dans la vie après laquelle il n’y a plus de mort. Celui donc qui œuvre pour faire ce qui lui sera profitable pour ce qui vient après sa mort ne regrettera pas dans l’au-delà. Celui qui profite de sa bonne santé avant sa maladie aura rassemblé beaucoup de bien, un bien qu'il ne pourra plus faire pendant sa maladie. En effet, la maladie empêche la personne de faire beaucoup de choses, qu’elle pouvait faire lorsqu’elle était en bonne santé. Le raisonnable profite de sa jeunesse avant sa vieillesse. Il ne convient pas qu’il soit un jeune homme insouciant, se détournant de ce qu’il peut faire pour son au-delà avant de devenir plus âgé. Il convient au raisonnable de profiter de sa richesse avant sa pauvreté.
La signification c’est qu’il accomplisse de bons actes tant qu'il possède une richesse avant d’être atteint par la pauvreté. Le riche qui a de l’argent peut œuvrer pour son au-delà. Il peut dépenser pour les pauvres et les miséreux. Il peut agir avec bienfaisance avec ses proches parents grâce à la subsistance que Allah lui a accordée. En revanche, s’il ne le fait pas jusqu’à être atteint par la pauvreté, il va le regretter et il dira : « Ah, si j’avais fait telle chose pour mon au-delà ».
Il convient enfin que le musulman profite du temps libre avant d'être occuppé son temps libre pour accomplir des actes de bienfaisance avant que ce temps libre ne s’en aille. La plupart des gens perdent ces cinq grâces. Parmi eux, il y a ceux qui n'y prêtent attention qu'au moment de passer au nombre des gens des tombes.

Notre maître ^Aliyy que Allah l’agrée a dit : (an-naçou niyamoun fa'idha matou ntabahou) ce qui signifie : « Les gens sont comme endormis, c’est lorsqu’ils meurent qu’ils prennent conscience ».
Cela signifie que la plupart des gens sont endormis, c'est-à-dire insouciants, se détournant de ce qui leur sera profitable pour ce qui vient après la mort. Mais après la mort ils vont s'en rendre compte et vont le regretter. Au moment de l’agonie, lors des douleurs de la mort, lorsqu’ils perdront tout espoir de vie et après avoir été enterrés, ils vont regretter. Ils vont dire : « Ah si seulement j’avais accompli ce que Allah m’avait ordonné et évité ce que Allah m’avait interdit ».
Nous demandona à Allah ta ^ala qu'Il nous accorde miséricorde.

dimanche 28 octobre 2007

Exposé sur l'importance de la science du tawhid


La science concernant Allah et Ses attributs est la plus honorable des sciences et c'est la science qui a le degré le plus haut. Elle est l'obligation la plus importante qui prime sur toute autre science. On la nomme la science des fondements (al-'ousoul), la science de l'unicité (at-tawhid) et la sciences de la croyance (al-i^tiqad). Le Prophète s'est qualifié du plus haut degré dans cette science. Il a dit : ('ana 'a^lamoukoum bil-Lahi wa 'akhchakoum lah) [1] ce qui signifie : « Je suis d'entre vous celui qui connaît le plus Allah et celui d'entre vous qui Le craint le plus ». Cette science est par conséquent la plus importante à acquérir et celle qui a le plus droit à l'honneur et à la glorification. Allah ta^ala dit : (Fa^lam 'annahou la 'ilaha 'il-la l-Lah, wa staghfir li dhanbik ) [sourat Mouhammad / 19] ce qui signifie : « Sache qu'il n'est de dieu que Allah et demande pardon pour ton péché »

Il a fait précéder l'ordre de connaître le tawhid sur l'ordre de demander le pardon. En effet, le tawhid est lié à la science des fondements (al-'ousoul) et la demande de pardon est liée à la science des branches (al-fourou^).

Le sujet de la science de al-kalam, c'est d'une part l'observation, c'est-à-dire de prendre pour preuve la création de Allah ta^ala pour confirmer Son existence et Ses attributs de perfection, et d'autre part les textes de loi dont sont extraits les témoignages et ceci conformément à la loi de l'Islam et non sur les bases des philosophes, parce que les philosophes ont à ce sujet des propos connus chez eux tels que la théologie (al-'ilahiyyat). Les savants du tawhid ne parlent pas au sujet de Allah et au sujet des anges et autres que cela en se basant uniquement du point de vue de la raison, mais ils font référence à la raison pour la prendre à témoin sur l'exactitude de ce qui a été rapporté du Messager de Allah , car la raison chez les savants du tawhid est un témoin de la Loi de l'Islam et non le seul fondement de la religion. Par contre les philosophes ont considéré la raison comme seul fondement sans se référer à ce qui a été rapporté des prophètes. Ils ne s'attachent pas à allier l'observation rationnelle à ce qui a été rapporté des prophètes, bien que l'observation rationnelle saine ne va pas à l'encontre de ce qui a été rapporté par la loi de l'Islam et ne la contredit pas.

Allah a incité Ses esclaves, dans le Qour'an, à observer Sa création pour connaître Sa toute-puissance. Il dit ta^ala : ('awalam yandhourou fi malakouti s-samawati wa l-'ard) [sourat Al-'A^raf / 185] ce qui signifie : « Ne méditent-ils pas au sujet des cieux et de la terre ? » et Il dit ta^ala : (sanourihim 'ayatina fi l-'afaqi wa fi 'anfouçihim hatta yatabayyana lahoum 'annahou l-haqq) [sourat Foussilat / 53] ce qui signifie : « Nous leur manifesterons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes afin qu'il leur soit clair que c'est la vérité ».

Cette science, avec ses arguments rationnels et textuels du Livre (Al-Qour'an) et de la Sounnah est nommée la science de al-kalam. L'origine de cette dénomination tient au grand nombre de contrevenants qui se réclament de l'Islam et aux longues discussions des gens de la tradition pour montrer la vérité. Certains ont dit : elle s’appelle ainsi parce que la plus célèbre des discussions portait sur la question de la parole de Allah ta^ala, si elle n'avait pas de début (ce qui est vrai) ou si elle entrait en existence (ce qui est faux). Al-Hachawiyyah [2] ont dit : Sa parole est constituée de sons et de lettres. Ils ont exagéré à tel point que certains d'entre eux ont dit que cette voix n'a pas de commencement et qu'elle est de toute éternité, que la forme des lettres qui sont dans les mous-haf les livres du Qour'an n'a pas de commencement et existe de toute éternité, ils sont sortis du cadre de la raison. Un autre groupe a dit : Allah ta^ala parle dans le sens qu'Il crée la parole dans autre que Lui, comme l'arbre auprès duquel Mouça a entendu la parole de Allah, et non pas dans le sens que Allah a une parole propre à Lui-même qui est un de Ses attributs, ceux-là sont les mou^tazilah, que Allah les enlaidisse. Quant aux gens de tradition ('Ahlou s-Sounnah) ils ont dit : Certes, Allah parle par une parole propre à Lui-même qui n'a pas de début, éternelle, qui n'est ni lettre, ni son et qui ne change pas d'une langue à une autre.

Si quelqu'un dit : Il n'a pas été rapporté que le Prophète a enseigné à l'un des compagnons cette science ni que l'un de ses compagnons l'a apprise ou l'a enseignée à autrui. Cette science est apparue au contraire après leur époque, si cette science était donc si importante dans la religion, les compagnons et les successeurs seraient les premiers à l'avoir apprise.

On dira : Si par cette parole, il vise qu'ils n'ont pas connu Allah, Ses attributs, Son unicité et Son exemption de toute imperfection ainsi que la véracité de Son messager et l'exactitude de ses miracles par l'argumentation rationnelle mais qu'ils ont admis tous cela par imitation, ce serait des dires très éloignés de la vérité et des paroles abominables

En réponse à ceux qui disent : (Pourquoi parlez-vous avec la science de al-kalam alors que les compagnons ne l'ont pas fait ?), Abou Hanifah que Allah l'agrée a dit : « Ils sont plutôt à l'exemple de gens qui n'étaient pas en présence de ceux qui les combattaient, ils n'avaient donc pas besoin de sortir les armes. Nous, nous sommes à l'exemple de gens qui sont en présence de ceux qui les combattent, et qui ont donc besoin de brandir les armes » fin de citation.

S'il vise maintenant que les compagnons n'ont pas prononcé ces expressions terminologiques en usage chez les gens de cette science comme : la substance élémentaire (al-jawhar) et la caractéristique (al-^arad), le possible (al-ja'iz) et l'impossible (al-mouhal), l'entrée en existence (al-hadath) et l'exemption de début (al-qidam), nous le lui concédons mais nous montrons qu'il y a l'équivalent dans toutes les autres sciences, car il n'a pas été rapporté du Prophète ni de ses compagnons qu'ils ont prononcé des termes comme l'abrogatif (an-naçikh) et l'abrogé (al-mansoukh), le global (al-moujmal) et l'équivoque (al-moutachabih) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens de l'exégèse (at-tafsir), ni des termes comme l'analogie (al-qiyas) et la préférence (al-istihsan), l'homologie (al-mou^aradah) et l'antinomie (al-mounaqadah), l'absolu (at-tard) et la condition (ach-chart), la cause (as-sabab) et la raison (al-^il-lah) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les spécialistes de la jurisprudences (al-fiqh), ni des termes comme la récusation (al-jarh) et la déclaration de fiabilité (at-ta^dil), ce qui est rapporté d'une seule personne (al-'ahad), ce qui est répandu et célèbre (al-mach-hour) et ce qui est rapporté par un grand groupe à un grand groupe à chaque génération (al-moutawatir), le sûr (as-sahih) et l'étrange (al-gharib) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens du hadith. Quelqu'un est-il à même de dire qu'on doit réfuter ces sciences pour ce prétexte ? Le fait est seulement qu'à l'époque du Prophète , les innovations d'égarement et les passions concernant les choses de la croyance n'étaient pas encore apparues, il n'y avait donc pas besoin d'entrer dans les détails et d'employer les terminologies.

En effet, la base de cette science existait chez les compagnons et était davantage répandue chez eux que parmi ceux qui sont venus après eux. Le fait de parler dans cette science pour répliquer aux gens innovateurs a commencé à l'époque des compagnons tels que Ibnou ^Abbas et Ibnou ^Oumar qui ont répliqué aux mou^tazilah. A l'époque des successeurs, ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz et Al-Haçan Ibnou Mouhammad Ibni l-Hanafiyyah et d'autres encore leur ont répliqué. ^Aliyy, karrama l-Lahou wajhah, a coupé court aux khawarij par l'argumentation et a coupé court à un matérialiste [3] (dahriyy). Il a fait taire par les arguments quarante juifs assimilationnistes par des paroles précieuses et détaillées. Al-Hibr Ibnou ^Abbas que Allah les agrée tous deux, a brisé les khawarij, là encore par l'argumentation, le juge Qadi 'Iyyas Ibnou Mou^awiyah a brisé les qadariyyah, le Calife ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz a cassé les disciples de Chawdhab le kharijite et il a écrit un traité pour répondre au mou^tazilah qui est un bref traité. De même Rabi^atou r-Ra'y, le Chaykh de l'Imam Malik, a brisé Ghaylan Ibnou Mouslim Abou Marwan le qadarite.

S'est également occupé de cette science, Al-Haçan Al-Basriyy qui fait partie des plus grands successeurs.

Si quelqu'un dit : Al-Bayhaqiyy [4] a rapporté par une chaîne de transmission sûre que Ibnou ^Abbas a dit : « Réfléchissez sur toute chose mais ne réfléchissez pas sur la réalité de Allah » car cela est interdit.

La réponse est la suivante : l'interdiction porte sur la réflexion au sujet de la réalité de Allah tout en ordonnant de réfléchir au sujet des créatures, car cette dernière réflexion implique l'observation, la pensée et la méditation sur ce qu'il y a dans les cieux et sur la terre pour en tirer la preuve de l'existence du Créateur et de Sa non-ressemblance avec aucune de Ses créatures. Celui donc qui ne distingue pas le Créateur de Ses créatures, comment va-t-il agir conformément à cette parole rapportée et sûre ? Le Qour'an a ordonné d'apprendre conformément aux lois de l'Islam les preuves sur Son existence ta^ala, sur la confirmation qu'Il a l'attribut de la science, la puissance, la volonté, l'unicité et ainsi de suite. Aucun Imam digne de considération n'a mis en cause cette science qui est le but de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, les gens de tradition prophétique et de la majorité, du Salaf et du Khalaf.

Ce qui a été rapporté de Ach-Chafi^iyy qu'il a dit : « Si l'esclave était jugé par Allah pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour le kalam », ces propos dans ces termes-là n'ont pas été authentifiés de lui. Par contre les propos authentifiés de lui sont les suivants : « Si l'esclave était jugé par Allah ^azza wa jall pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour quelque chose issue de ses passions » [5] . Les passions (al-'ahwa'), pluriel de passion (hawa) c'est ce vers quoi ont penché les esprits des innovateurs qui se sont écartés de ce sur quoi étaient les gens du Salaf, c'est-à-dire ce à quoi se sont attachés les innovateurs dans la croyance comme les khawarij, les mou^tazilah, les mourji'ah, les najjariyyah et autres, qui constituent les soixante-douze groupes, conformément à ce qu'il a été rapporté dans le hadith très répandu et connu (mach-hour) : (wa ‘inna hadhihi l-millata sataftariqou ^ala thalathin wa sab^in firqatin, thintani wa sab^ouna fi n-nar, wa wahidah fi l-jannah wahiya l-jama^ah) [rapporté par Abou Dawoud [6] ] ce qui signifie : « Certes cette communauté se séparera en soixante-treize groupes, soixante-douze sont en enfer et un seul est au paradis. C'est la majorité »

La parole de Ach-Chafi^iyy n'est donc pas à prendre dans l'absolu, mais elle fut dite à propos des innovateurs qadariyyah et autres, qui sont passés à côté des textes du Livre et de la Sounnah et qui se sont enfoncés dans les passions corrompues. Par contre, le kalam qui est conforme au Livre (le Qour'an) et à la Sounnah, éclaircissant les vérités de la Chari^ah lorsque apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants dans leur totalité et cela Ach-Chafi^iyy ne l'a pas blâmé. Il le maîtrisait et le comprenait, il a d'ailleurs débattu avec Bichr Al-Mariciyy et Hafs Al-Fard et les a brisés.

L'Imam, le Hafidh Ibnou ^Açakir, dans son livre qu'il a écrit pour défendre l'Imam Al-'Ach^ariyy et dans lequel il a élucidé les mensonges de ceux qui l'avaient calomnié, a dit textuellement [7] ce qui signifie : « Le kalam blâmable, c'est le kalam des gens des passions et ce que brodent les maîtres en innovations périlleuses. Quant au kalam qui est conforme au Livre et à la Sounnah, éclaircissant les vérités des fondements (al-'ousoul) lorsqu'apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants et ceux qui le connaissent, Ach-Chafi^iyy le maîtrisait et le comprenait et il a argumenté avec nombre de ceux qui ont innové, il les a laissés sans répliques jusqu'à ce qu'ils furent cassés » fin de citation.

Puis il a cité, par une chaîne de transmission jusqu'à Ar-Rabi^ Ibnou Soulayman qui a dit : « J'étais en présence de Ach-Chafi^iyy et Abou Sa^id m'a dit : sache que sont présents ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi l-Hakam, Youçouf Ibnou ^Amr Ibni Yazid et Hafs Al-Fard, celui que Ach-Chafi^iyy appelle l'Ecarté (Al-Mounfarid). Alors Hafs Al-Fard a questionné ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi l-Hakam et lui a dit : « Qu'est ce que tu dis au sujet du Qour'an ? » Il a refusé de lui répondre. Alors il a posé la question à Youçouf Ibnou ^Amr qui ne lui a pas répondu et tous deux ont désigné Ach-Chafi^iyy. Il a alors posé la question à Ach-Chafi^iyy. Ach-Chafi^iyy lui a donné des preuves, le débat fut long. Ach-Chafi^iyy avait des arguments sans répliques sur le fait que Al-Qour'an, la parole de Allah, n'est pas créé, et il a déclaré mécréant Hafs Al-Fard. » Ar-Rabi^ a dit : « J'ai rencontré Hafs dans la mosquée après ce qui s'était passé, il a dit : Ach-Chafi^iyy a voulu me faire exécuter » fin de citation.

Si quelqu'un dit : Certains gens du Salaf ont blâmé la science du kalam. Il a été rapporté en effet de Ach-Chou^biyy qu'il a dit : « Celui qui se met en quête de la science de la religion par le kalam deviendra athée, celui qui cherche la fortune par l'alchimie fera faillite et celui qui rapporte les hadith gharib, il mentira ». Des paroles semblables ont été rapportées de l'Imam Malik et du juge Al-Qadi Abou Youçouf, le compagnon de l'Imam Abou Hanifah. Nous disons : Le Hafidh Abou Bakr Al-Bayhaqiyy a répondu à cela en disant [8] : « En fait par le kalam, ils ont visé le kalam des gens innovateurs, car à leur époque, ce sont les gens innovateurs qui étaient connus par le kalam, alors que les gens de la Sounnah s'y engageaient rarement, jusqu'à ce que, plus tard, ils furent obligés de le faire » fin de citation. Ibnou ^Açakir a dit [9] : C'est une façon de répondre sur ce point et on en aura assez dit en signalant que celui qui l'a dit n'est autre que Abou Bakr Al-Bayhaqiyy qui faisait partie des gens fiables, qui rapportent les paroles du Prophète et qui ont eu la connaissance. Le fait que certains gens du Salaf aient blâmé le kalam peut s'expliquer par le fait qu'ils ont voulu dire que la personne ne se contente pas de la science du kalam et délaisse l'apprentissage de la science de la jurisprudence, le fiqh par lequel on parvient à connaître ce qui est licite (halal) et ce qui est illicite (haram) en refusant d'accomplir ce qu'elle a eu l'ordre de faire parmi les lois de l'Islam, en ne se conformant pas à faire ce que le Législateur (le Prophète Mouhammad ) à ordonné de faire et sans abandonner ce qu'il a interdit parmi les lois. Il m'a été déjà rapporté que Hatim Al-'Asamm qui faisait partie des vertueux ascètes et des gens de science qu'il a dit : « Le kalam est la base de la religion, la jurisprudence (al-fiqh) est sa branche et travailler avec est son fruit. Celui donc qui se contente du kalam sans la jurisprudence et le travail, il s'égarera ; celui qui se contente de travailler sans le kalam et la jurisprudence, il fera des innovations ; celui qui se contente de la jurisprudence sans le kalam et le fait de travailler avec, il tombera dans les grands péchés ; et celui donc qui se consacre à tous les domaines, celui-là il s'en tirera. » Des paroles semblables ont été rapportées sur Abou Bakr Al-Warraq.

L'Imam Abou Hanifah que Allah l'agrée a comme livres : Al-Fiqhou l-'Akbar, Ar-Riçalah, Al-^Alim wa l-Mouta^allim et Al-Wasiyyah. Concernant ce dernier livre, il y a eu beaucoup de divergences quant à son attribution à l'Imam, certains niant catégoriquement son attribution à l'Imam et prétendant qu'il n'est pas de son œuvre, certains l'attribuant à Mouhammad Ibnou Youçouf Al-Boukhariyy surnommé Abou Hanifah. Cela, c'est ce que disent les mou^tazilah. Or il contient des arguments qui annulent leurs textes invalides et leurs prétentions que l'Imam serait des leurs c'est-à-dire aurait leur croyance , comme cela a été mentionné dans le livre Al-Manaqibou l-Kardariyyah. L'Imam Abou Hanifah et ses deux compagnons sont les premiers à avoir parlé avec largesse des fondements de la religion. Il maîtrisait cela par les arguments tranchants dès le début des cents premières année. En effet, dans At-Tabsiratou l-Baghdadiyyah [10] il y a : « Les premiers parmi les gens de la Sounnah, spécialistes de jurisprudence (al-faqih) à avoir utilisé le kalam, ce sont Abou Hanifah et Ach-Chafi^iyy. Le premier des deux a écrit Al-fiqhou l-'Akbar et Ar-Riçalah pour soutenir les gens de la Sounnah contre Mouqatil Ibnou Soulayman, celui qui a fait une exégèse du Qour'an et qui était anthropomorphiste les anthropomorphistes sont ceux qui croient que Allah est un corps qui a une quantité et des limites et il a débattu avec les groupes de khawarij, de rawafid, de qadariyyah et de dahriyyah dont les apôtres se trouvaient à Bassora (Al-Basrah), ville vers laquelle il a voyagé plus d'une vingtaine de fois pour les briser par les preuves éclatantes. Il a atteint dans le kalam la science du tawhid un degré tel qu'il a été celui qu'on désigne parmi les gens et ses élèves distingués l'ont pris comme modèle. »

Dans Al-Manaqibou l-Kardariyyah d'après Khalid Ibnou Zayd Al-^Oumariyy, il est rapporté ceci : Abou Hanifah, Abou Youçouf, Mouhammad Zoufar et Hammad Ibnou Abi Hanifah ont cassé les gens, c'est-à-dire qu'ils ont réduit les irréguliers à se taire et ce sont des Imams dans la science. D'après l'Imam Abou ^Abdi l-Lah As-Saymariyy, l'Imam Abou Hanifah était le porte-parole (al-moutakallim) de la communauté du Prophète de son époque et leur spécialiste de la jurisprudence en ce qui concerne le licite et l'illicite.

Ces cinq livres ne sont pas, en fait, de l'Imam Abou Hanifah lui-même, mais ce qui est vraisemblable, c'est que les thèmes cités dans ces livres sont les prescriptions que l'Imam a dictées à ses compagnons tels que Hammad, Abou Youçouf, Abou Mouti^ Al-Hakam Ibnou ^Abdi l-Lah Al-Balkhiyy et Abou Mouqatil Hafs Ibnou Salam As-Samarqandiyy. Ce sont eux en effet, qui les ont rassemblés, puis un groupe d'Imams tel que Isma^il Ibnou Hammad, Mouhammad Ibnou Mouqatil Ar-Razi, Mouhammad Ibnou Sama^ah, Nousayr Ibnou Yahya Al-Balkhiyy, Chaddad Ibnou l-Hakam et d'autres encore, les ont reçus par transmission de leur part jusqu'à ce qu'elles arrivent par chaînes de transmissions sûres à l'Imam Abou Mansour Al-Matouridiyy. Si quelqu'un les attribue donc à l'Imam Abou Hanifah, c'est valable car c'est lui qui a dicté ces thèmes à Abou Mouti^ Al-Balkhiyy et aux autres. Celui qui les attribue à d'autres qui sont de sa génération ou de ceux qui sont venus après lui, c'est valable aussi car c'est eux qui les ont rassemblés. Cela a été cité par le Faqih, Mouhaddith et linguiste Mouhammad Mourtada Az-Zabidiyy.

Az-Zarkachiyy dans son livre Tachnifou l-Maçami^ a dit : « Certes, les Imams se sont levés pour répliquer aux gens des mauvaises innovations et de l'égarement. Ach-Chafi^iyy a écrit son livre Al-Qiyas dans lequel il a répondu contre ceux des athées qui ont dit que le monde n'a pas de commencement. Il y a aussi son livre Ar-Raddou ^ala l-Barahimah (La réponse aux Brahmanes) et autres encore. De Abou Hanifah il y a le livre Al-Fiqhou l-'Akbar et le livre Al-^Alim wa l-Mouta^allim dans lequel il a répondu contre les irréguliers. De même Malik a été questionné sur des points de cette science et a répondu de la façon correcte ainsi que l'Imam Ahmad » fin de citation.

Le maître des Mouhaddith de son époque Mouhammad Ibnou Isma^il Al-Boukhariyy -mort en l'an 256 de l'hégire- a écrit le livre Les actes des esclaves sont créés (Khalqou 'Af^ali l-^Ibad). Le Mouhaddith Nou^aym Ibnou Hammad Al-Khouza^iyy qui vivait à l'époque de l'Imam Ahmad - qui mourut dans la prison de Al-Wathiq en l'an 228 de l'hégire - a écrit un livre répondant aux jahmiyyah et à d'autres. Le Mouhaddith Mouhammad Ibnou 'Aslam At-Touçiyy - mort en l'an 242 de l'hégire - qui était aussi de l'époque de l'Imam Ahmad, a écrit en répondant aux jahmiyyah. Ils ont répondu contre les mou^tazilah. Trois savants des gens de la Sounnah de l'époque de l'Imam Ahmad Ibnou Hanbal l'ont fait encore : Al-Harith Al-Mouhaçibiyy, Al-Houçayn Al-Karabiciyy et ^Abdou l-Lah Ibnou Sa^id Ibni Koullab - mort peu après l'an deux cent quarante de l'hégire -, le premier d'entre eux se distinguant aussi par son rang élevé dans le soufisme.

Les deux Imams de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah à leur époque et ensuite jusqu'à nos jours, Abou l-Haçan Al-'Ach^ariyy et Abou Mansour Al-Matouridiyy ont écrit de précieux ouvrages pour répondre aux différents groupes d'innovateurs dans la croyance et aux contradicteurs de l'Islam, fournis en arguments textuels et rationnels. Le premier d'entre eux s'est distingué par ses nombreux débats avec les mou^tazilah à Al-Basrah, ville dans laquelle il a affaiblit leur puissance et diminué leur nombre. La mort de Al-'Ach^ariyy eut lieu en l'an trois cents vingt quatre de l'hégire, quant au Chaykh Abou Mansour il est décédé peu après la mort de Al-'Ach^ariyy.

Leurs disciples après eux ont écrit des centaines de volumes pour répondre aux innovateurs dans la croyance et aux contradicteurs de l'Islam avec beaucoup d'arguments et de nombreux débats grâce auxquels ils ont cassé les mou^tazilah qui furent les plus opiniâtres parmi les groupes d'innovateurs, tout comme ils ont brisé les autres innovateurs, les dahriyyah, les philosophes et les charlatans. Ils ont levé l'étendard de la voie (al-madh-hab) de Al-'Ach^ariyy à l'Est et à l'Ouest. Les plus célèbres d'entre eux à l'avoir répandu sont trois : le maître Abou Bakr Ibnou Fourak, Abou Ishaq Al-Isfarayiniyy et le juge Al-Qadi l'Imam Abou Bakr Al-Baqil-lani. Les deux premiers l'ont répandu à l'Est et le Qadi l'a répandu à l'Est et à l'Ouest. A peine le cinquième siècle était-il arrivé que la 'Oummah Islamique était soit 'Ach^arite soit Matouridite, d'où n'a déviée qu'un petit nombre de mou^tazilites, une bande d'assimilationnistes (mouchabbihah) qui assimilent Allah à Ses créatures et un groupe de khawarij. Tu ne trouveras donc pas un seul savant expert en authentification ou un spécialiste de la jurisprudence (faqih) scrupuleux qui ne soit 'Ach^arite ou Matouridite.

Certes l'état de ces négateurs de la science de al-kalam est celui décrit par la parole du poète à leur sujet : Ont blâmé la science du kalam des gens qui n'ont pas de raison Et sur elle, s'ils la blâment, point de répercussion Il ne porte pas atteinte au soleil du matin se levant à l'horizon, S'il n'en voit pas la lumière, celui qui n'a pas de vision


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[1] Al-Boukhariyy a cité dans son Sahih : Livre de la Croyance : Chapitre de la Parole du Prophète : ('ana 'a^lamoukoum bi l-Lahi wa 'akhchakoum lah)

[2] qui croient que Allah est un corps mais se gardent bien de le dire.
[3] Les matérialistes sont ceux qui disent que ce monde est venu par hasard ou par la nature et qu'il n'a pas de créateur.
[4] Al-Bayhaqiyy l'a sorti dans Al-'Asma'ou wa s-Sifat » (Les Noms et les Attributs de Allah) p.420.
[5] Ibnou ^Açakir a sorti ses différentes chaînes de transmissions dans son livre Tabyinou kadhibi l-mouftari (l'Elucidation du Mensonge du Calomniateur) p.337.
[6] Abou Dawoud l'a sortie dans ses Sounan : Livre de As-Sounnah : chapitre Charhou s-Sounnah.
[7] Tabyinou Kadhibi l-Mouftari p/339.
[8] Tabyinou kadhibi l-mouftari de Ibnou ^Açakir p/334.
[9] Tabyinou kadhibi l-mouftari de Ibnou ^Açakir p/334.
[10] Ousoulou d-Din p/308.

samedi 20 octobre 2007

La bonne volonté pour faire le bien et les actes d'obéissance et pour satisfaire aux besoins des musulmans

Certes, l'Islam est une religion éminente. Allah nous a donné dans cette religion une Loi dans laquelle réside notre bien et notre réussite dans le bas-monde et dans l'au-delà. Allah agrée pour nous cette religion éminente qui est toute entière de bien et de perfection. C'est la religion de tous les prophètes et il y a dans cette religion la réussite et le bien, le succès pour les individus et les sociétés en toute époque et en tout lieu. Ainsi quoi qu'essayent les ennemis de l'Islam pour susciter des doutes, ils ne font que les susciter contre eux, et bien qu'ils essaient de porter atteinte ou de ruser contre cette religion et contre ceux qui suivent cette religion, malgré leurs tentatives de propager de fausses rumeurs et des calomnies, il n'y a pas de doute qu'ils restent dans l'égarement, incapables de trouver dans la religion de Allah un seul défaut ou une seule imperfection.
Allah a incité Ses esclaves croyants dans le Qour'an honoré à faire preuve de bonne volonté pour oeuvrer en bien et faire les actes d'obéissance, et à s'empresser de les faire. A ce sujet, il y a la parole de Allah [sourat 'Ali ^Imran / 133] ce qui signifie : "Empressez-vous de rechercher le pardon de votre Seigneur, pour un paradis dont la largeur fait l'étendue des cieux et de la terre et qui a été préparé pour ceux qui font preuve de piété", ainsi que Sa parole soubhanah [sourat Al-Mouzammil / 20] ce qui signifie : "Ce que vous présenterez pour vous en bien, vous le retrouverez au jour du jour du jugement, et mieux encore, avec une plus grande récompense", et Sa parole ^azza wa jall [sourat Al-Hajj / 77] ce qui signifie : "Faites le bien, puissiez-vous avoir la réussite".

De même, le Prophète a incité sa communauté à faire le bien à être rapide à l'accomplir afin que ces biens soient une provision pour la résidence de l'au-delà. Ainsi il a dit [rapporté par Mouslim] ce qui signifie : "Empressez-vous pour les œuvres de vertu parce qu'il viendra des dissensions semblables à des pans de nuits obscures pendant lesquelles l'homme sera au matin croyant et parviendra au soir mécréant et il sera au soir croyant et il parviendra au matin mécréant, il vendra sa religion pour quelque chose de ce bas-monde".

Le Messager a accordé une grande importance à l'organisation des relations sociales entre les musulmans, pour renforcer les liens de la société islamique pour que cette société soit forte grâce à ses individus, telle des pierres cohérentes qui se soutiennent les unes les autres, et pour que l'amour, la solidarité, l'entraide, la coopération, la fraternité et la miséricorde lient ses individus.

Parmi les choses que le Messager de Allah a incité sa communauté de faire, auxquelles il a encouragé et en lesquelles réside un appel à une solidarité sociale qui entraîne l'amour, il y a le maintien des liens avec ses proches parents et la visite du malade musulman. Ainsi il a dit [rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak] ce qui signifie : "Pas un homme qui rende visite à un malade le soir sans que sortent avec lui soixante-dix mille anges qui demandent le pardon pour lui jusqu'au matin et sans qu'il ait un jardin au paradis et nul qui sorte au matin, sans que sortent avec lui soixante-dix mille anges qui demandent le pardon pour lui jusqu'au soir et sans qu'il ait un jardin au paradis". Ainsi ce jardin que Allah donne à ce musulman au paradis vaut mieux que le bas-monde et tout ce qu'il contient. En effet, il n'y a pas un arbre au paradis sans que son tronc ne soit en or. Or les fruits des arbres au paradis ne sont pas clôturés ni interdits, pour l'éternité.

Le Prophète éminent a incité sa communauté également à œuvrer dans les œuvres de bien et les actes de vertu et à satisfaire aux besoins des musulmans, ces besoins dans lesquels il y a du bien et un renforcement de la société, de la solidarité sociale, de l'amour et de la fraternité entre les individus musulmans, quelles que soient leurs couleurs ou leurs langues. Voilà ceux que l'Islam a réunis et que Allah a rendu frères dans cette religion. Il a fait que le plus honorable d'entre eux, c'est celui qui fait le plus preuve de piété et c'est celui d'entre eux qui est le plus fort à faire les actes de bien et d'obéissance. Il les a incités à corriger les différends qui peuvent se produire entre eux, ainsi Il dit [sourat Al-Houjourat / 10] ce qui signifie : "Certes, les croyants sont des frères, alors réparez ce qu'il y a entre vos frères et craignez Allah, peut-être vous accordera-t-Il Sa miséricorde".

Le Prophète a dit en incitant sa communauté à faire le bien et à satisfaire aux besoins des musulmans [rapporté par l'accord des Traditionalistes] ce qui signifie : "Le musulman est le frère du musulman, il ne fait pas preuve d'injustice à son égard ; celui qui satisfait aux besoins de son frère, Allah satisfait à son besoin, et celui qui sauve un musulman d'une difficulté, Allah le sauve d'une des difficultés du jour du jugement ; et celui qui ne dévoile pas un musulman, Allah ne le dévoile pas au jour du jugement".

vendredi 19 octobre 2007

Exposé de la façon de prendre la science de la religion



Sache qu'il est un devoir pour toute personne responsable d'apprendre une part de la science de la religion qu'aucune personne responsable (moukallaf) ne peut se dispenser d'apprendre. Cette part se classe en science de la croyance et en science des lois.

Parmi les choses qu'il est un devoir pour la personne responsable de connaître et de croire parmi les choses de la croyance, il y a :

La foi en Allah et en ce qui est venu de la part de Allah et la foi en le Messager de Allah et en ce qui est venu du Messager de Allah. C'est par exemple la connaissance des deux témoignages et des attributs de Allah qu'il est obligatoire de connaître, la connaissance que Allah est exempt ta^ala de ce qui ne convient pas à Sa dignité et ce qui est du même ordre. C'est porter foi au Messager de Allah Mouhammad en tout ce qu'il a transmis de la part de Allah, que ce soit les nouvelles de ceux qui nous ont précédés ou les choses qui auront lieu entre la mort et la résurrection ou au jour du jugement, ou concernant l'autorisation ou l'interdiction des choses et ce qui est semblable à cela, ainsi que la connaissance des choses qui font sortir de l'Islam, par exemple les sortes de mécréances et comment s'en garder. Parmi ce qu'il est un devoir de connaître en matière de lois, il y a la connaissance des lois de la prière comme conditions de validité, piliers et causes d'annulation, la connaissance de la purification et des choses de ce genre.

Ces choses-là ne se prennent pas par la lecture des livres, car il se peut qu'il y ait dans ces livres que les gens lisent des insinuations tendancieuses et des calomnies à l'encontre de la religion. Il se peut également que les gens en comprennent quelque chose qui contredit ce qu'elle était chez les gens du Salaf ou du Khalaf qui l'ont transmise de la communauté, chaque génération transmettant de la génération précédente, ce qui conduirait donc à une adoration corrompue. Il se peut encore que les gens tombent dans l'assimilation de Allah à Ses créatures, qu'ils Lui donnent des équivalents, qu'ils tombent dans la mécréance et l'égarement. Concernant tout cela, ce n'est pas la voie d'apprentissage que les gens du Salaf et du Khalaf ont empruntée. Le Hafidh Abou Bakr Al-Khatib Al-Baghdadiyy, un des plus grands spécialistes de la transmission du hadith a dit : « La science ne se prend que de la bouche des savants (al-^oulama') ».

Il est par conséquent indispensable de faire l'apprentissage des choses de la religion auprès d'un connaisseur fiable qui a pris lui-même d'une personne fiable et ainsi de suite jusqu'aux compagnons. Certains gens du Salaf ont dit : « Celui qui prend le hadith des livres on l'appelle "bouquineur" (sahafiyy) et celui qui prend le Qour'an du Moushaf on l'appelle "coraniste" (mous-hafiyy) et on ne l'appelle pas récitant (qari') ». Et le Messager de Allah a dit :
[rapporté par Al-Boukhariyy dans son Sahih : livre la science : chapitre la science avant la parole et les actes] ce qui signifie : « Celui à qui Allah prédestine le bien, Il fait qu'il approfondit sa science de la religion, la science ne vient que par l'apprentissage et la science des lois par la transmission orale des sciences des lois ».

Mouslim a rapporté dans son sahih, Introduction, démonstration que la transmission par chaîne de transmission orale fait partie de la religion, que l'on ne retient les versions que des gens fiables, que dire du mal des rapporteurs par ce qui est véritablement en eux est licite et que c'est de surcroît un devoir, ceci ne constitue pas une médisance interdite et encore moins un détournement de la sainte Chari^ah. Il a donc rapporté de Ibnou Sirin qu'il a dit : « Certes cette science est la science de la religion, faites donc particulièrement attention de qui vous prenez votre religion. »

Si l'on entend d'un savant une parole divergeant de la religion, il incombe donc à celui qui l'a entendue de l'avertir au sujet de son erreur s'il a l'assurance que cela ne va pas entraîner un mal supérieur. Et certes Allah ta^ala dit [sourat 'Ali ^Imran / 110] ce qui signifie : « Vous êtes la meilleure communauté qui ait été amenée à émerger pour les gens, vous ordonnez le bien et vous interdisez le mal, et vous croyez en Allah ».

Allah tabaraka wa ta^ala a donc fait l'éloge de la communauté de Mouhammad par cette caractéristique. Ainsi, le savant, le pieux, celui qui conseille les gens, celui qui aime sa religion, qui a des scrupules et qui craint Allah, s'il se trompe et qu'on lui montre son erreur même devant les gens en assemblée, il revient sur son erreur et en donne l'explication aux gens.

Sa^id Ibnou Mansour [1] a rapporté ainsi que Al-Bayhaqiyy [2] de Ach-Chou^biyy qu'il a dit : « ^Oumar Ibnou l-Khattab faisait un discours, il a donc loué Allah ta^ala et fait Son éloge et il a dit : « N'exagérez pas concernant la dot des femmes ! Et certes on ne me rapportera pas que quelqu'un a versé davantage que ce que le Messager de Allah a versé ou plus que ce qu'on lui a versé, sans que je remette ce qui excédera au Trésor des musulmans ». Puis il est descendu mais une femme de Qouraych se présenta à lui et lui dit : « Ô Emir des Croyants, est-on plus en droit de suivre le Livre de Allah ou ta parole ? » Il a dit : « Bien sûr le Livre de Allah ta^ala, qu'est-ce que ceci ? » Elle dit : « Tout à l'heure, tu as interdit aux gens de surenchérir concernant la dot des femmes, or Allah ta^ala dit dans son Livre [sourat An-Niça' / 20] ce qui signifie : « Et si vous avez donné à l'une d'elle un quintal, alors n'en reprenez rien ».
^Oumar a dit : « Chacun est plus versé dans la science des lois que ^Oumar » -deux ou trois fois- puis il est retourné sur le minbar et a dit aux gens : « Certes je vous interdisais d'exagérer concernant la dot des femmes, eh bien que l'homme fasse avec son bien ce que bon lui semble » fin de citation.
[1] Sounan de Sa^id Ibnou Mansour : livre du mariage : chapitre ce qui a été transmis concernant la dot.
[2] Sounan de Al-Bayhaqiyy : livre de la dot : il n'y a pas de temps pour la dot qu'elle soit importante ou faible

"Al-Mawlid" La commémoration de la naissance honorée


La louange est à Allah Celui Qui nous a fait la grâce de l'apparition du maître de l'humanité, la fierté de Rabi^ah et de Moudar et que l'élévation en degré et la préservation de sa communauté soient accordées à notre maître Mouhammad, celui pour lequel la lune s'est fendue, celui que la pierre a salué et à l'appel duquel l'arbre s'est déplacé.
Que Allah magnifie le degré du rang de Mouhammad et qu'Il lui accorde un mérite élevé.

قال الله تعالى :
« إِنَّ اللهَ وَمَلائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِّ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ ءامَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا (56) »
سورة الأحزاب [33]

Dans le Livre exempt de contradiction, Il dit à Sa création ce qui signifie : « .... Invoquez Allah et demandez qu'Il l'élève encore davantage en degré ».


En ces jours revient à nous un heureux souvenir, le souvenir de la naissance du Bien-aimé de Allah, la meilleure des créatures, notre maître Mouhammad
Quelle occasion éminente que les musulmans fêtent dans les orients de la Terre et ses occidents, par remerciement envers Allah ta^ala pour avoir fait apparaître notre maître Mouhammad à ce bas-monde.

La célébration de la naissance (Mawlid) du Prophète compte parmi les bonnes innovations. Cette pratique n'existait pas à l'époque du Prophète ni à l'époque qui l'a suivie. Mais elle fut innovée aux débuts du septième siècle de l'hégire. Le premier à l'avoir innovée fut le roi de 'Irbil. Il était savant, pieux, courageux et il est surnommé Al-Moudhaffar. Il réunit pour cela beaucoup de savants, parmi lesquels il y avait des gens du Hadith et des soufis véridiques. Les savants des orients de la terre et de ses occidents l'ont approuvé. Il y a parmi eux le Hafidh 'Ahmad Ibnou Hajar Al-^Asqalaniyy et son élève le Hafidh As-Sakhawiyy ainsi que le Hafidh As-Souyoutiyy et d'autres encore.

Le Hafidh As-Sakhawiyy a cité dans son livre Al-Fatawa que la commémoration du Mawlid a été innovée après les trois premiers siècles. Par la suite, les gens de l'Islam dans les grandes villes des différents pays n'ont pas cessé de commémorer le Mawlid, de donner les différentes sortes d'aumônes durant ses nuits, et de s'appliquer à la lecture de l'histoire de sa noble naissance, et tous les mérites largement répandus rejaillissaient sur eux grâce à ses bénédictions.

Le Hafidh As-Souyoutiyy [Al-Hawi li l-Fatawa, 1/189-197] a une lettre qu'il a appelée Housnou l-Maqsad fi ^Amali l-Mawlid Le bon objectif dans l'accomplissement du Mawlid, il a dit ce qui signifie : « La question a été posée sur le fait de commémorer la naissance honorée au mois de Rabi^ou l-'Awwal, quel est son jugement du point de vue de la Loi de l'Islam ? Est-ce une chose louable ou blâmable ? Est-ce que celui qui le commémore a des récompenses ou non ? La réponse d'après moi est la suivante : la commémoration de la naissance (Mawlid) à l'origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu'il est possible de réciter du Qour'an, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l'histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture qu'ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela, ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui la fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète , et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance. Le premier à l'innover fut le gouverneur de 'Irbil, le roi Al-Moudhaffar Abou Sa^id Koukabri Ibnou Zayni d-Din ^Aliyy Ibnou Baktakin qui était l'un des rois glorieux et des grands généreux et il a laissé de bonnes traces et c'est lui qui avait édifié la mosquée Al-Moudhaffariyy au pied de la montagne de Qasiyoun ». Fin de citation.

Ibnou Kathir [Al-Bidayah wa n-Nihayah, 3/136] a dit dans son livre d'histoire : « Il organisait – il vise le roi Al-Moudhaffar – le Mawlid honoré au mois de Rabi^ou l-'Awwal et le fêtait par une festivité grandiose. Il était magnanime, courageux, brave, sage, savant et juste, que Allah lui fasse miséricorde et qu'Il honore pour lui sa demeure dans l'au-delà. Il a dit : le chaykh Abou l-Khattab Ibnou Dahyah a composé pour lui un livre sur la naissance du Prophète qu'il a intitulé : At-Tanwir fi Mawlidi l-Bachiri n-Nadhir ; il l'a récompensé pour cela de mille dinars. L'époque de son règne s'est prolongée jusqu'à ce qu'il meurt alors qu'il faisait le siège des croisés dans la ville de ^Akka en l'an six-cent-trente et il était alors louable de conduite et de fond de cœur ». Fin de citation.

Le descendant de Ibnou l-Jawziyy cite dans Mir'atou z-Zaman que les notables parmi les savants et les soufis [Al-Hawi li l-Fatawa, 1/190] assistaient à la fête chez lui à l'occasion du Mawlid.

Ibnou Khillikan [Wafayatou l-'A^yan, 3/449] a dit dans la biographie du Hafidh Ibnou Dahyah : « Il faisait partie des notables, des savants et des plus réputés des gens qui ont un mérite. Il est venu du Maghreb et il est entré au pays du Cham et de l'Irak. Il est passé par 'Irbil en l'an six cent quatre ; il a trouvé son roi glorieux Moudhaffirou d-Din Ibnou Zayni d-Din attachant une attention particulière au Mawlid du Prophète. Il a écrit pour lui le livre At-Tanwir fi Mawlidi l-Bachiri n-Nadhir et il le lui a récité personnellement. Le roi l'a récompensé de mille dinars ». Fin de citation.

As-Souyoutiyy a dit : « L'Imam des Hafidh, Abou l-Fadl 'Ahmad Ibnou Hajar a trouvé à la commémoration du Mawlid, une origine – des arguments en sa faveur – à partir de la Sounnah et je lui ai trouvé moi-même une deuxième origine... » Fin de citation.

A partir de cela, il est devenu clair que la commémoration de la naissance du Prophète (Mawlid) est une bonne innovation ; il n'y a donc pas à la blâmer sous aucun rapport. Bien au contraire, elle est digne d'être nommée une bonne tradition (sounnah haçanah) parce qu'elle fait partie des choses englobées par la parole du Messager de Allah :
(( من سنّ في الإسلام سنّة حسنة فله أجرها وأجر من عمل بها بعده من غير أن ينقص من أجورهم شىء ))

(man sanna fi l-‘islami sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouha wa ‘ajrou man ^amila biha ba^dahou min ghayri ‘an yanqousa min ‘oujourihim chay’)

ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah en aura la récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un fera cet acte après lui, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses » [rapporté par Mouslim].

(Celui qui instaure dans l'Islam une mauvaise tradition, il se chargera de son péché et il sera chargé d’un péché chaque fois que quelqu’un la refait après lui sans que rien ne soit diminué de leurs péchés).

Même si ce hadith a été énoncé dans une circonstance précise qui est la suivante : un groupe de gens, qui ont été réduits à la misère, sont venus au Messager de Allah, habillés de vêtements rayés, déchirés par leur milieu. Le Messager ordonna qu'on leur fasse l'aumône. Il s'est alors amassé pour eux beaucoup de bien. Le Messager de Allah se réjouit de cela et dit :

(( من سنّ في الإسلام سنّة حسنة فله أجرها وأجر من عمل بها بعده من غير أن ينقص من أجورهم شىء ))

En effet, ce qui est pris en compte, c'est la généralité du terme et non le caractère spécifique de la circonstance pour laquelle le hadith a été énoncé, comme cela est établi chez les savants spécialistes de la science des fondements (al-'ousoul). Celui qui le nie refuse effectivement la vérité.

Les paroles de quelques Imams au sujet de la croyance enl'Unicité de Allah (At-Tawhid) et de Son Exemption de TouteRessemblance aux créatures.

Au nom de Allah Ar-Rahman, Ar-Rahim

Il y a dans les paroles suivantes, la croyance de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, concernant l'exemption de Allah du ressemblant (du comment) et de l'endroit. Elles constituent une réfutation de la croyance de ceux qui prétendent à tort être salafiyy - c'est-à-dire suivre les gens des trois premiers siècles de l'Hégire - .

Elles constituent un éclaircissement de la croyance des musulmans 'Ach^ariyy et Matouridiyy, qui est la croyance des compagnons et de ceux qui les ont suivis correctement qu'ils fassent partie des prédécesseurs - les gens du Salaf - ou des successeurs - les gens du Khalaf - .
Que l'on prenne garde aux perturbateurs qui sont poussés et enrôlés par les assimilationnistes - les mouchabbih -, par ceux qui attribuent à Allah le corps - les moujassim – et qui renient l'invocation de Allah par les êtres de vertu - le tawassoul - .
Que l'on prenne garde également aux nombreux ouvrages et livrets truffés d'égarements et de mensonges en contradiction avec la croyance des musulmans. Et ne soyons pas trompés par la décoration de ces livrets avec des couleurs vives et éclatantes car ils mènent à leur perte, ceux qui n'ont pas appris la science de la religion, par ce qu'ils contiennent comme égarements de leurs auteurs, eux qui attribuent à Allah les caractéristiques des corps et qui renient le tawassoul.

Notre maître Abou Bakr As-Siddiq (décédé en l'an 13 de l'Hégire),a dit :Ce qui signifie : « Reconnaître son incapacité à connaître Allah dans Sa réalité est en soi une connaissance Et chercher à atteindre Sa réalité est de la mécréance et de l'association ».

L'Imam ^Aliyy ibnou Abi Talib (décédé en l'an 40 de l'Hégire), a dit :Ce qui signifie : « Certes, Allah a crée le Trône -Al ^Arch - par manifestation de Sa puissance et ne Se l'est pas attribué comme endroit pour Lui-même ».

L'Imam Abou l-Haçan Al 'Ach^ariyy (260 – 324 H), que Allah l'agrée, a dit :Ce qui signifie : « La première chose qu'il est du devoir de l'esclave, c'est de connaître Allah - c'est-à-dire selon ce qui est digne de Lui -, Son Messager et la religion qu'Il agrée ».

Et il a dit aussi dans le livre An-Nawadir :Ce qui signifie : « Celui qui a cru que Allah est un corps, il ne connaît pas son Seigneur et certes, il est mécréant en Allah ».

Le Chaykh ^Abdou l-Wahid ibnou ^Achir Al 'Ansariyy Al 'Ach^ariyy Al Malikiyy, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Ce qui signifie : « Le premier des devoirs pour celui qui est responsable, capable de raisonner, c'est de connaître Allah et les Messagers ainsi que les attributs à propos desquels Il a donné des preuves ».

Et il a dit également : Ce qui signifie : « Il est obligatoire [selon la raison] s'agissant de Allah l'existence, l'exemption de début de même que l'exemption de fin, le non-besoin absolu, son exemption de toute ressemblance avec Ses créatures, sans pareil. L'unicité de par Lui-même, de par les attributs et les actes, une puissance, une volonté, une science et une vie,une ouïe, une parole, une vue Lui sont obligatoires ».

L'Imam Abou Hamid Al Ghazaliyy (450 – 505 H), que Allah lui fasse miséricorde, a dit :Ce qui signifie : « L'adoration n'est valable qu'après avoir connu Celui Qui est adoré - c'est-à-dire selon ce qui est digne de Lui ».

Et il a dit également : Ce qui signifie : « Rien n'est tel que Lui et Lui n'est pareil à rien. Il n'est pas limité par la quantité, Il n'est pas contenu dans les limites, les directions ne L'englobent pas, les terres et les cieux ne le contiennent pas ».

L'Imam Ach-Chafi^iyy (150 - 204 H), que Allah l'agrée, a dit :
Ce qui signifie : « Celui qui cherche à connaître son Créateur et qui est parvenu à un être qu'il imagine par son imagination, celui-là est assimilationniste – mouchabbih – et celui qui en arrive à la négation totale, celui-là est athée, négationniste et celui qui est parvenu à l'existence d'un Etre et a reconnu son incapacité à atteindre Sa réalité, celui-là est croyant, qui a la croyance en l'unicité de Allah ».

L'Imam Abou Hanifah (80 – 150 H), que Allah l'agrée, a dit :Ce qui signifie : « Il est impossible que le Créateur ait une ressemblance avec ce qu'Il crée ».

L'Imam Dhou n-Noun Al Misriyy, (qui a reçu la science par transmission de l'Imam Malik dans le deuxième siècle de l'Hégire et qui est décédé en 245 H), que Allah l'agrée, a dit : Ce qui signifie : « Quoi que tu imagines en ton esprit, Allah en est différent ».

L'Imam Abou Ja^far At-Tahawiyy - L'auteur du célèbre traité sur la croyance - (227 - 322 H), que Allah lui fasse miséricorde, a dit :Ce qui signifie : « Celui qui attribue à Allah un des attributs des humains, alors certes il a commis de la mécréance. Celui qui a bien compris cela aura tiré une morale et se sera abstenu de dire des paroles similaires à celles des mécréants, il aura su que Allah avec Ses attributs n'est pas tel que les humains ».

L'Imam Abou Ja^far At-Tahawiyy a également dit : Ce qui signifie : « Certes Allah est unique, Il n'a pas d'associé (c'est-à-dire qu'il s'agisse de Lui-même, de Ses attributs, de Ses actes) et rien n'est tel que Lui, rien ne Le rend incapable, et il n'y a pas d'autre dieu que Lui, Il est de toute éternité, exempt de début, Il est éternel, exempt de fin, Il n'est pas anéanti et Il ne meurt pas et n'a lieu que ce qu'Il veut, les imaginations ne parviennent pas à le concevoir, les esprits n'atteignent pas Sa réalité et Il n'a aucune ressemblance avec les gens ».

L'Imam Abou Ja^far At-Tahawiyy dans son traité de la croyance page 9 a dit :Ce qui signifie : « Il est exempt des limites, des fins, des extrémités, des organes, grands ou petits. Il n'est pas contenu dans les six directions comme le sont toutes les créatures ».

Le grand savant Mouhammad ibnou Mayyarah Al Malikiyy a dit dans le livre Ad-Dourrou th-Thamin wa l-Mawridou l-Ma^in, commentaire du livre Al-Mourchidou l-Mou^in ^ala d-Dourouriyyi min ^Ouloumi d-Din du Chaykh ^Abdi l-Wahid ibni ^Achir Al 'Ansariyy Al 'Ach^ariyy Al Malikiyy, que Allah leur fasse à tous deux miséricorde :Ce qui signifie : « Les gens de la vérité ont été unanimes dans leur totalité que Allah ta^ala n'a pas de direction, Il n'a donc ni haut, ni bas, ni droite, ni gauche, ni devant et ni derrière ».

L'Imam Al Jouwayniyy, dans le livre Al 'Irchad (419 - 478 H), a dit : ce qui signifie : "La voie des gens de la vérité dans leur totalité est que Allah, soubhanahou wa ta^ala, est exempt de la localisation et de la caractérisation par les directions".

L'Imam Al ^Izz Ibnou ^Abdi s-Salam (m. en 660 H) - surnommé le Sultan des savants - a dit au sujet de Allah ^azza wa jall : ce qui signifie : "Il n'est pas un corps ayant une image, ni une partie indivisible d'un corps, limitée, ayant une quantité ; Il n'a aucune ressemblance avec quoi que ce soit et rien n'a de ressemblance avec Lui ; les directions ne L'englobent pas, ni les terres ni les cieux ne Le contiennent ; Il est de toute éternité avant de créer l'endroit, Il crée le temps et Il est maintenant tel qu'Il est de toute éternité."

samedi 22 septembre 2007

L'interrogatoire de l'homme au jour du jugement

Sache mon frère musulman et ma sœur musulmane que Allah ^azza wa jall ne nous a pas créés absurdement dans cette vie du bas-monde. Au contraire, Il nous a créés pour nous ordonner de L'adorer. Allah ta^ala nous a créé une raison et nous a donné des organes et des sens pour les utiliser dans Son obéissance et pour nous garder de Lui désobéir. Nous serons interrogés à leur sujet et nous aurons des comptes à rendre au jour du jugement, sur ce que nous avons présenté dans cette vie du bas-monde, conformément à ce qu'Il dit ^azza wa jall :

[sourat An-Nahl / 93] ce qui signifie : "Vous allez certes être interrogés au sujet de ce que vous faisiez".

Allah tabaraka wa ta^ala dit :

[sourat Al-'Isra' / 36] ce qui signifie : "Ne suis pas ce au sujet de quoi tu n'as pas de science. Certes, l'âme, la vue et le cœur, sur tout cela l'homme sera interrogé".

Et le Prophète a dit ce qui signifie : "Au jour du jugement les pieds de l'esclave ne quitteront pas le lieu de l'exposition des actes avant qu'il ne soit interrogé au sujet de quatre choses : au sujet de sa vie, à quoi il l'a passée, au sujet de son corps, à quoi il l'a usé, au sujet de sa science, sur ce qu'il en a fait, au sujet de son bien, d'où il l'a acquis et dans quoi il l'a dépensé".

L'esclave sera interrogé au jour du jugement au sujet de son corps, à quoi il l'a usé. S'il l'a usé dans l'obéissance à Allah ^azza wa jall, il sera heureux et sauvé avec ceux qui seront sauvés, et s'il l'a usé dans les péchés et les interdits, il aura perdu. Allah tabaraka wa ta^ala dit :

[sourat An-Nour / 52] ce qui signifie : "Celui qui obéit à Allah et à Son Messager, qui craint Allah et fait preuve de piété, voilà qui seront les vainqueurs".

L'esclave au jour du jugement sera interrogé au sujet de sa science, sur ce qu'il en a fait. La signification, c'est que l'esclave sera interrogé à la station de l'exposition des actes, il lui sera dit : "As-tu appris ce que Allah a rendu obligatoire sur toi des choses de la religion ?" Ainsi le Messager de Allah a dit ce qui signifie : "Quérir la science de la religion est une obligation pour chaque musulman". Celui qui aura appris ce qui est obligatoire d'apprendre par obligation d'ordre personnel pour chaque personne responsable et qui aura agi selon ce qu'il a appris, celui-là sera heureux et sauvé. Quant à celui qui aura négligé et n'aura pas appris ce que Allah ta^ala a rendu obligatoire sur lui ou qui aura appris mais aura négligé d'œuvrer et n'aura donc pas œuvré selon ce qu'il a appris, celui-là aura perdu et ira à sa perte.

L'esclave sera interrogé à la station de l'exposition des actes au jour du jugement au sujet du bien qu'il a eu en sa possession dans la vie de ce bas-monde, d'où il l'a pris et en quoi il l'a dépensé. S'il l'a pris d'une voie licite et qu'il l'a dépensé dans des voies licites, dans lesquelles il n'y a pas d'interdiction, celui-là aura réussi, il sera heureux et aura gagné, il n'aura pas à être attristé pour cela. Quant à celui qui a amassé un bien d'une voie interdite et l'a dépensé dans des voies interdites ou s'il a rassemblé le bien d'une voie licite mais l'a dépensé dans des voies interdites, celui-là ira à sa perdition.

Alors bonheur à celui qui s'est rendu des comptes à lui-même et s'est préparé pour le jour de l'exposition des actes, qui a fait preuve de piété à l'égard de son Seigneur, Lui a obéi et a pris pour provision la piété et les actes d'obéissance pour le jour du jugement. Ainsi notre Maître ^Oumar Al-Farouq, que Allah l'agrée, a dit : "Rendez des comptes à vous-mêmes avant d'avoir à rendre des comptes". Puis il a dit, que Allah l'agrée : "Parez-vous pour la grande exposition". Et quelle belle parole que celle du poète qui a dit ce qui signifie : "Si tu as besoin de provision, tu n'en trouveras pas de meilleure que les bons actes". Sachez, que Allah vous accorde Sa miséricorde, qu'au sujet des riches, le plus souvent leur part de piété est faible et ce en raison de la quantité de biens qu'ils rassemblent à partir des voies interdites. Sachez aussi que les pieux, leur part de richesse en terme de biens est faible. Ainsi un homme a dit au Messager de Allah : "Certes je t'aime Ô Messager de Allah", alors le Messager lui a dit ce qui signifie : "Prête attention à ce que tu dis car la pauvreté est plus rapide à arriver chez celui qui m'aime que le ruisseau à parvenir à l'endroit où il se déverse".

lundi 17 septembre 2007

La naissance du Prophète éminent


La louange est à Allah le Seigneur des mondes, que Allah honore et élève davantage le degré de notre maître Mouhammad Al-‘Amin –l'Honnête– et qu'Il préserve sa communauté de ce qu'il craint pour elle.
قال الله تعالى :
« مَّا كَانَ مُحَمَّدٌ أَبَا أَحَدٍ مِّن رِّجَالِكُمْ وَلَكِن رَّسُولَ اللهِ وَخَاتَمَ النَّبِيِّينَ وَكَانَ اللهُ بِكُلِّ شَىْءٍ عَلِيمًا (40) »
سورة الأحزاب [33]
(ma kana mouhammadoun aba ahadin mir-rijalikoum wa lakir-raçoula l-Lahi wa khatama n-nabiyyin ; wa kana l-Lahou bikoulli chay’in ^alima)
[sourat Al-'Ahzab / 40] ce qui signifie : « Mouhammad n'est le père d’aucun de vos hommes mais il est le Messager de Allah et le dernier des prophètes, et Allah sait toutes choses ».
Allah ta^ala a envoyé notre maître Mouhammad et a fait de lui la meilleure de Ses créatures et la plus honorable selon Son jugement.
Il l'a honoré par rapport à toutes les créatures au point que soient apparus, lors de sa naissance, des signes qui indiquent l'éminence de ses bénédictions.
L'un des savants de ceux qui ont composé des ouvrages au sujet de sa naissance, a dit : « 'Aminah la fille de Wahb fut enceinte portant le messager de Allah l'après-midi du vendredi de la première nuit de Rajab. Lorsqu'elle fut enceinte de lui , on voyait les oiseaux qui voletaient autour d'elle par honneur pour celui qu'elle portait en son sein. Lorsqu'elle voulait puiser de l'eau d'un puit, l'eau montait jusqu'à elle par honneur et gloire pour le Messager de Allah .
Elle disait : J'entendais le tasbih des anges autour de moi et j'ai entendu quelqu'un dire : « Voici le maître des messagers ». Or j'ai vu dans le rêve un arbre qui portait des étoiles. Parmi elles, il y avait une étoile plus éclatante de lumière que toutes les autres. Quand je l'ai regardée et que je contemplais sa lumière et son scintillement, elle est tombée sur mes genoux. Et j'ai entendu une voix me dire : Voici le Prophète, le Maître des Messagers. Puis un ange est venu à moi et m'a annoncé : Tu es enceinte du meilleur des Messagers et du maître des croyants. Je me suis réveillée de mon sommeil et j'ai raconté ce que j'avais vu à mon époux. Il m'a dit : Allons voir Khalifah Ibnou ^Attab, il t'expliquera ce rêve. Nous sommes partis le voir et je lui ai raconté ce que j'avais vu. Il m'a dit : L'arbre est Ibrahim Al-Khalil, et les étoiles sont les Prophètes parmi ses descendants. Quant à l'étoile qui scintille et qui est plus lumineuse que toutes les autres, elle est le prophète qui apparaîtra dans cette époque, qui détruira les idoles et qui adorera le tout Miséricordieux. Et le fait que cette étoile soit tombée sur tes genoux signifie que tu vas accoucher de lui. Sa nouvelle se propagera de l'Orient à L'Occident.
^Abdou l-Lah est par la suite tombé malade et il est décédé à Médine, alors que 'Aminah était enceinte de six mois du Messager de Allah . Lorsqu'il est mort, les anges ont interrogé leur Seigneur, non pas par objection car les anges n'émettent jamais d'objection à Allah. Ils ont dit : Ô notre Seigneur, est-ce que Ton Prophète, qui est Ton bien-aimé sera donc orphelin ? Allah ta^ala dit : Je suis prioritaire pour le préserver, Je suis prioritaire sur sa mère et son père. C'est Moi Qui l’a créé et Qui lui accorderai sa subsistance, c'est Moi Qui le ferai grandir et Qui lui donnerai la victoire sur ses ennemis et Je peux tout. »
Lorsque 'Aminah fut enceinte du Messager de Allah , fut paru alors la clarté de sa conviction, et la lumière de Mouhammad se manifesta sur son visage. Chaque mois de sa grossesse venait à elle un prophète. Les prophètes lui annonçait la bonne nouvelle de la naissance du Messager de Allah . Elle a vu le premier mois notre maître 'Adam, ^alayhi s-salam, le deuxième mois notre maître Chith, le troisième mois, elle a vu notre maître Idris, le quatrième, notre maître Nouh, le cinquième, notre maître Houd, le sixième maître Ibrahim, le septième, notre maître Isma^il, au huitième mois, elle a vu notre maître Mouça et au neuvième mois, elle a vu notre maître ^Iça qui lui a annoncé la bonne nouvelle de la naissance de notre maître Mouhammad au cours de ce mois-là.
Lorsque le mois de rabi^ou l-'awwal eut commencé, la douzième nuit, c'était la nuit du lundi, une nuit éclairé qui, ^Abdou l-Mouttalib était sorti faire les tours autour de la Ka^bah avec ses fils. 'Aminah était restée seule dans la maison sans personne à ses côtés. ^Abdou l-Mouttalib avait refermé la porte sur elle de crainte que quelqu'un ne vienne à elle.
Elle a dit : Je suis restée là et j'ai entendu un bruit entre le ciel et la terre ; j'ai vu un ange immense qui portait trois drapeaux. Il a mis le premier sur l'Orient, le deuxième sur l'Occident et le troisième sur Al-Baytou l-Haram, la Ka^bah. 'Aminah a dit : Lorsque ce fut la nuit du douzième jour de Rabi^ou l-'awwal, j'ai su que celui qui était dans mon ventre voulait descendre. Je me suis mise à pleurer du fait de me retrouver seule dans la maison. C'est alors que j'ai vu quatre femmes de grande taille, comme si elles étaient des lunes radieuses. Elles embaumaient un parfum magnifique. 'Aminah a dit : Je n'ai pas ressenti ce que ressentent les femmes lors de l'accouchement. Je transpirais beaucoup comme du musc et, chose à laquelle je n'étais pas habituée auparavant, je me suis plaint de la soif. C'est alors qu'un ange m'a amené une gorgée d'eau dans un récipient d'argent. C'était une boisson plus douce que le miel, plus fraîche que la neige et d'une meilleure odeur que le musc. Je l'ai prise et je l'ai bue. C'est alors qu'une lumière m'a inondée. J'ai été étonnée et me suis mise à regarder à droite et à gauche. Tandis que j'étais assise, voici qu'un magnifique volatile blanc est venu et a passé ses ailes sur mon ventre en disant : Descends, ô Messager de Allah . Et le Créateur, Celui Qui sait les choses cachées et les choses apparents m'a aidée et j'ai accouché du Bien Aimé de Allah Mouhammad .
'Aminah a dit : Quand il sorti est sorti avec lui une lumière qui a éclairé de l'Orient à l'occident. Le Prophète est né avec du kouhl, il était oint, le cordon ombilical sectionné. Lorsqu'il est né, trois anges se sont précipités auprès de lui. L’un avait un récipient d'or, le deuxième une cruche d’or et le troisième une serviette de soie verte. Il l'ont lavé avec une eau parfumée.
'Aminah a dit : Lorsque j'ai accouché du Messager de Allah , je l’ai vu la tête levée vers le ciel, y dirigeant son doigt. Jibril l'a pris, les anges se sont envolés en le portant avec eux. Mika'il l'a enveloppé dans un drap blanc du paradis et l'a donné à Ridwan qui lui a donné à manger dans la bouche tout comme un oiseau donne à manger à son petit. Je le regardais, c'était comme s'il disait : Ajoute-moi. Et Ridwan lui disait : Cela te suffit, ô bien-aimé de Allah, il n'y a pas de science ni d'indulgence qui ait été accordée à un prophète sans que cela te soit accordé. Attache-toi alors à la voie de droiture. Celui qui suivra ce que tu dis et ta Loi sera rassemblé dans ton groupe. C'est alors que quelqu'un a dit : Tournez avec lui aux orients de la terre et à ses occidents, et faites-le passer aux endroits où sont nés les prophètes. Donnez-lui la sérénité de 'Adam, la connaissance de Chith, la douceur de Nouh, la proximité due à l’agrément accordée à Ibrahim, la satisfaction de Is-haq, l'éloquence de Isma^il, la sagesse de Louqman, la patience de 'Ayyoub, la belle voix de Dawoud, la force de Mouça, l'ascétisme de ^Iça, la compréhension de Soulayman, la médecine de Danyil, le respect qu'inspirait Ilyas, la préservation de Yahya, l'acceptation de Zakariyya, et enveloppez-le des caractères des prophètes et couvrez-le. Il est le bien-aimé du Seigneur des mondes, honneur aux genoux qui l'ont serré, honneur aux bras qui l'ont étreint, honneur aux bras qui l'ont pris et honneur à la maison qu'il a habitée. Les oiseaux ont dit : Nous nous chargerons de le nourrir. Les anges ont dit : Non, nous sommes prioritaires. Les fauves ont dit : Nous l'allaiterons. Allah a dit ce qui signifie : « Je suis prioritaire sur Mon prophète Mouhammad .
J'ai réservé que ne l'allaitera que Mon esclave Halimah.
Voici en résumé ce qui est arrivé lors de la naissance du Messager de Allah . Tout cela indique son degré élevé . Nous demandons à ce que Allah nous fasse profiter de notre Prophète .

dimanche 16 septembre 2007

Le dhikr - L'évocation de Allah


Le Dhikr (invocation) consiste en la citation du nom de Dieu. Une invocation, en arabe Dou^a, est le fait de s'adresser à Dieu dans le but de Le remercier pour un bienfait donné ou pour la réalisation d'un souhait.

Allah ta^ala dit ce qui signifie :« Certes, c'est par l'évocation de Allah que les coeurs sont apaisés ». Et Allah ta^ala dit ce qui signifie : « O vous qui avez cru faites beaucoup d'évocation de Allah et exemptez-Le de toute imperfection, matin et soir ». Tout ce qui comporte un éloge de Allah est un dhikr, une évocation, comme :* le tasbih (la parole soubhana l-Lah "Allah est exempt d'imperfection" )* le tahmid (la parole al-hamdou li l-Lah " la louange est à Allah "), * le takbir (la parole Allahou 'akbar "Allah mérite plus de glorification que tout autre "),* le tahlil (la parole la 'ilaha 'il-la l-Lah " il n'est de dieu que Allah"). Les dou^a' c'est-à-dire les invocations sont également une évocation.La meilleure des évocations c'est le tahlil c'est-à-dire la parole la 'ilaha 'il-la l-Lah.
Le Prophète a dit ce qui signifie :« La meilleure des paroles que j'ai dite moi ainsi que les prophètes qui m'ont précédés, c'est la 'ilaha 'il-la l-Lah, il n'est de dieu que Allah ».Et il a dit ce qui signifie :« Si jamais tu commets une mauvaise action, fais la suivre par une bonne action ». Alors Abou Dharr Al-Ghifariyy a dit : « Est-ce que la 'ilaha 'il-la l-Lah fait partie des bonnes actions O Messager de Allah ? » Il a dit ce qui signifie : « C'est la meilleure des bonnes actions ». Il a été rapporté que le Prophète a dit ce qui signifie : « Celui qui dit 'astaghfirou l-Laha l-ladhi la 'ilaha 'il-la houwa l-Hayyou l-Qayyoumou wa 'atoubou 'ilayh, il lui est pardonné même s'il a déserté le front ».

L'imam Ahmad ibnou Hambal

بسم الله الرحمن الرحيم

Il a été rapporté dans le sahih que le Prophète Mouhammad (Que Allah l'élève davantage en grade), a dit, ce qui signifie : "Une communauté de ma communauté ne quittera pas la vérité et restera manifeste. Elle ne sera pas affectée par ceux qui la trahiront ni par ceux qui divergent avec elle, il en sera ainsi jusqu'à ce que vienne l'ordre de Allah".Cette communauté issue de la communauté de Mouhammad Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam fait nécessairement partie de 'Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, les gens du Consensus et de la Tradition Prophétique. Nous allons en présenter l'une de ses figures emblématiques, l'un de ses saints les plus exemplaires, l'un de ses savants les plus complets, l'un des hommes les plus humbles et les plus bénis de notre communauté, il s'agit de notre maître l'Imam Ahmad Ibnou Hambal que Allah l'agrée.Il est Abou ^abdi-llah Ach-Chaybaniy, Ahmad Ibnou Mouhammad ibni Hambal du clan de chayban Ibnou Dhouhl. Sa généalogie rejoint celle du Prophète salla llahou ^alayhi wa sallam, au niveau de Nizar car Ahmad est de la descendance de Rabi^ah fils de Nizar alors que le Prophète salla llahou ^alayhi wa sallam, est de Ma^add fils de Nizar. L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, est né pendant le mois de Rabi^ou l-'awwal de l'an 164. Sa mère alors qu'elle était enceinte est partie de marwou à Khouraçan pour s'installer à Baghdad où elle a accouché de son fils. Son père était soldat, il est mort à l'âge de trente ans alors que Ahmad était encore un enfant, il fut donc élevé par sa mère.L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, a commencé à apprendre la science en l'an 179 auprès de Houchaym, de Ibrahim Ibnou Sa^d, de Yazid Ibnou Haroun et auprès de Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iy que Allah les agrée; il faisait donc partie des Salaf.L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, était un Imam dans la science du hadith et dans ses branches et un Imam dans le fiqh, le wara^ et le zouhd, c'est-à-dire dans la science des lois, le scrupule vis-à-vis du haram et le détachement des désirs de ce bas monde.Ibrahim al-Harbiy a dit : "j'ai rencontré trois personnes dont on n'a pas vu de pareil, les femmes seront incapables d'enfanter de tel hommes, j'ai vu Abou ^Oubayd al-Qasim Ibnou Salam que je ne compare qu'à une montagne à laquelle on aurait insufflé une âme, Bichr Ibnou l-Harith que je ne compare qu'à un homme modelé de la tête aux pieds d'esprit de sagesse et j'ai vu Ahmad Ibnou Hambal c'est comme si Allah avait rassemblé en lui la science des prédécesseurs et cela dans tous les domaines. Il dit ce qu'il veut et il tait ce qu'il veut".Al-Hasan Ibnou l-^Abbas a dit, j'ai dit à 'abi Moushir : "Connais-tu une personne qui conserve pour cette communauté les choses de sa religion?". Il m'a répondu : "Je ne connais personne à part un jeune homme en orient (voulant désigner par cela Ahmad)".Ibrahim Ibnou ch-Chamas a dit, des gens discutaient et se sont dit : "Si un problème survenait aux musulmans, à qui pourraient-ils s'adresser? Et ils ont tous reconnu à l'unanimité Ahmad Ibnou Hambal".L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, le visitait fréquemment et lorsqu'on lui a fait remarquer cela il a répondu en disant, les gens disent : " Ahmad te rend visite et tu lui rends visite". Ma réponse est : "Que les bénédictions ne quittent pas sa demeure , s'il me rend visite c'est qu'il est vertueux, si je lui rend visite c'est pour son degré. Le mérite dans les deux cas revient à lui".At-Tabaraniy et al-Bayhaqiy ont rapporté qu'une femme était atteinte de paralysie des jambes depuis 20 ans. Un jour elle dit à son fils d'aller chez Ahmad pour qu'il lui fasse des invocations. A son arrivée chez Ahmad il frappa à la porte et lui expliqua le but de sa visite. Ahmad dit alors : "J'ai davantage besoin de ses invocations qu'elle n'a besoin des miennes". Et il lui a fait une invocation. A son retour, le fils vit sa mère marcher sur ses jambes et elle lui disait : "Allah m'a accordé la guérison".Al-Manawiy rapporte que Ibnou 'abi l-Ward a dit : "J'ai vu Le Prophète et je lui ai demandé : "Qu'est-il advenu de Ahmad ?". Il m'a répondu : "Mouça va venir à toi, renseigne-toi auprès de lui". Effectivement quand j'ai vu Mouça ^alayhi s-Salam, j'ai dit alors : Ô Prophète de Allah, qu'est-il advenu de Ahmad ?". Il a dit : "Il a été éprouvé dans le bonheur comme dans la difficulté, on l'a trouvé véridique alors il a rejoint les saddiqin (véridiques)".L'Imam al-Yafi^iy a rapporté qu'un très grand saint, appelé Bilal al-Khawass que Allah les agrée, a raconté : "J'étais un jour dans le lieu où les fils d'Israël ont erré, c'est un lieu de prairies sèches. Je vis un homme qui marchait tout comme moi. J'ai pensé qu'il s'agissait de al-Khadir . Je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'Imam Malik que Allah l'agrée, il a répondu : "C'est l'Imam des Imam". Puis je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, il a dit : "Il est un des 'Awtad" (d'un très haut degré de sainteté). Puis je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'Imam Ahmad que Allah l'agrée, il a répondu : "C'est un saddiq". (degré très élevé d'entre les véridiques). Je lui ai ensuite demandé ce qu'il pensait de bichr al-Hafiy , il a répondu : "Il n'aura pas de semblable". Je lui ai dit : "Je te demande par le droit de Allah, qui es-tu ?". Il m'a alors répondu : "al-Khadir". Je lui ai enfin demandé : "Quelle est la raison pour laquelle j'ai pu te voir ?". Il m'a répondu : "C'est grâce à ta bonne conduite envers ta mère".L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, a écrit de nombreux ouvrages dont al-Mousnad, an-Nasikh wa l-Mansoukh : l'abrogatif et l'abrogé, ar-Radd ^ala z-Zanadiqah : réplique contre les hérétiques, at-Tafsir : l'interprétation, Fada'ilou s-Sahabah : les mérites des compagnons et al-Manasik wa z-Zouhd : les ascèses et le détachement de la vie d'ici bas.Plusieurs savants l'ont connus et ont rapporté la science de lui tels ^Abdou r-Razzaq Ibnou Houmam, Mouhammad bnou Idris Ach-Chafi^iy, al-'Aswad Ibnou ^Amir ainsi que d'autres savants tels que les deux Imams al-Boukhariy et Mouslim que Allah les agrée.Al-Bayhaqiy rapporte que ar-Rabi^ a dit : "Ach-Chafi^iy m'a confié une lettre à remettre à Ahmad. Je l'ai rencontré juste après qu'il ait accompli la prière du matin (as-soubh) et je la lui ai remise". Il m'a demandé : "L'as-tu lue ?". Je lui ai répondu : "Non". "Il l'a prise et quand il en termina la lecture il a pleuré". Je lui ai demandé alors :"Ya aba ^abdi-llah, qu'as-tu lu ?" Il a répondu : "Ach-Chafi^iy m'informe qu'il a vu le Prophète dans le rêve lui dire" : "Ecris à Abou ^abdi-llah Ahmad Ibnou Hambal, passe lui mon salam et dis lui : Tu seras éprouvé et on te contraindra à dire que le Qour'an est créé. Alors ne les écoutent pas , Allah t'accordera pour cela un drapeau levé jusqu'au jour dernier". J'ai dit alors à Ahmad Ibnou Hambal : "Quelle est ma récompense pour cette nouvelle ?". Il a retiré le vêtement qu'il portait et me l'a remis. Lorsque je suis retourné chez Ach-Chafi^iy, je l'ai informé de ce qui s'était passé, alors il m'a dit : "Je ne vais pas t'attrister en te demandant ce vêtement mais trempe-le dans l'eau et donne moi de cette eau pour les bénédictions".L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, conformément à la parole du Messager de Allah (Que Allah l'élève davantage en grade), a été éprouvé par les mou^tazilites. Ces derniers, soutenus par le pouvoir, essayèrent de le contraindre à dire que le Qour'an est créé. Il refusa cela car l'usage de cette expression sans en préciser le sens risque d'égarer les gens en leur faisant croire qu'il s'agit de l'attribut de la Parole et non des versets qui sont l'expression de l'attribut. Pour ce refus il a été emprisonné, fouetté et torturé jusqu'à en perdre connaissance. Il a survécu à tout cela et ce n'est qu'à l'arrivée d'un nouveau pouvoir qu'il a été libéré.Mourtada z-Zabidiy rapporte dans son commentaire de 'Ihya'ou ^ouloumi d-din que l'Imam Ahmad a dit à propos de Safwan Ibnou Soulaym que Allah les agrée : "On demande la pluie en parlant de lui, et la pluie tombe en citant son nom".Et dans le livre as-Sou'alat ^Abdou-llah, bin Ahmad Ibnou Hambal a dit : "J'ai demandé à mon père ce qu'il en est de celui qui touche la boule du minbar du Prophète et sa tombe pour rechercher la bénédiction, il a répondu, La ba'sa bi dhalik (il n'y a pas de mal en cela)".Harmalah a dit : J'ai entendu Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, dire : "Quand je suis sorti de l'Irak, je n'y ai pas laissé de plus vertueux, de plus savant, de plus scrupuleux et de plus pieux que Ahmad Ibnou Hambal".Yahya Ibnou Ma^in a dit : "Ahmad avait des qualités que je n'avais jamais vu chez un autre savant, il était mouhaddith, hafidh, savant, scrupuleux, détaché de la vie et sage".Un mardi soir de rabi^ou l-'awwal de l'an 241 l'Imam Ahmad que Allah l'agrée, est tombé malade de la fièvre. Sa maladie a durée 9 jours. Après quoi il décéda le vendredi 12 rabi^ou l-'awwal à l'âge de 77 ans. On rapporte que 800 000 hommes et 60 000 femmes assistèrent à son enterrement et le jour de sa mort 20 000 personnes parmi les juifs, les chrétiens et les majous se convertirent à l'Islam.On rapporte que Ibrahim al-Harbiy a dit : "J'ai vu Bichr al-Hafy dans mon rêve comme s'il venait de sortir de la mosquée al-Rousafa' et dans sa manche il tenait une chose". Je lui ai demandé : "Qui y a-t il dans ta manche?". Il m'a répondu : "A l'occasion de l'arrivée de l'âme de Ahmad on nous a lancé des perles et des pierres précieuses et c'est ce que j'ai pu ramasser".L'Imam Ahmad Ibnou Hambal que Allah l'agrée, a rédigé son testament dont nous citons le début : "Bismi-llahi r-Rahmani r-Rahim, ceci est ce que prescrit Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hambal, il prescrit qu'il témoigne qu'il n'est de divinité que Allah, l'Unique Qui n'a pas d'associé, et que Mouhammad est Son serviteur et Son Messager, envoyé avec la droiture et la religion de vérité, pour la manifester entièrement malgré l'opposition des associateurs. Et il prescrit à ceux qui lui obéissent de sa famille et de sa parenté d'adorer Allah parmi ceux qui L'adorent et de louer Allah parmi ceux qui Le louent, et qu'ils donnent le conseil à la communauté musulmane. Et je prescris que je suis satisfait de Allah mon Seigneur et de l'islam ma religion et de Mouhammad (Que Allah l'élève davantage en grade), mon Prophète".Allah ta^ala nous dit dans le Qour'an ce qui signifie : "Nous avons fait descendre la révélation et Nous en sommes le Gardien".Effectivement, Allah ta^ala, a préservé notre religion avec des hommes tels que l'Imam Ahmad, que Allah l'agrée.Seigneur fais que nous soyons sur le chemin des disciples des Imams véridiques, ceux qui œuvrent dans cette religion.Que Allah ta^ala accorde à l'Imam Ahmad constamment les expressions étendues de Sa Miséricorde.

L'imam Ach Chafi^iyy

Il s'agit de Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad Ibnou Idris ibni l-^Abbas Ibnou ^Othman Ibnou Chafi^ ibni s-Sa'ib Ibnou ^Oubaïd Ibnou ^Abdi Yazid Ibnou Hachim ibni l-Mouttalib ibni ^Abdi Manaf. ^Abdou Manaf est l'ancêtre du Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. Chafi^, l'aïeul de Ach-Chafi^iy, a pu, alors qu'il était encore très jeune, rencontrer le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. La mère de l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée est Fatimah bintou ^Oubaydi l-Lah ibni l-Hasan ibni l-Housayn Ibnou ^Ali Ibnou abi Talib.^Amrou Ibnou Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallamad dit, l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, m'a dit : "Je suis né à ^Asqalan. Lorsque j'eus deux ans, ma mère m'a amené à La Mecque et je cherchais passionnément deux choses, le tir et la recherche de la connaissance. Au sujet du tir, j'ai obtenu tellement de succès que j'arrive à toucher dix cibles sur dix tirs". Mais il n'a pas parlé de la connaissance. Alors je lui ai dit: "Par Allah, tu es dans le sujet de la connaissance plus grand encore que ce que tu l'es dans le domaine du tir". Il est né en l'an 150 de l'Hégire, qui est l'année du décès de l'Imam Abou Hanifah que Allah les agrée.LES CHOUYOUKHS DE L'IMAM ACH-CHAFI^IYIl a étudié auprès d'environ 80 chaykhs qui comptaient parmi les plus éminents de leur siècle. Nous en citons quelques uns: Soufyan Ibnou ^Ouyainah, Malik Ibnou Anas, Foudayl Ibnou ^Iyad, Mouhammad Ibnou l-Hasan Ach-Chaybani et ^Abdou l-Lah Ibnou l-Moubarak. Beaucoup de grands ^Oulama' ont été formés auprès de lui. Parmi eux, on compte ceux qui sont des jurisconsultes comme l'Imam Ahmad Ibnou Hambal et l'Imam Abou Thawr que Allah les agrée, et beaucoup de ceux qui ont transmis son madh-hab sont cités parmi les ^Oulama' les plus importants.L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, possède beaucoup de mérites, ce qui n'est pas accordé à tout le monde. D'abord, son ascendance qui le rend proche du Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. Ensuite, sa droiture et sa croyance pure qui est loin d'être altérée par les hérésies, ou encore sa générosité et la noblesse de son caractère. Et encore sa connaissance étendue dans le domaine de la Sounnah, ce qui lui permettait avec beaucoup d'aisance de trancher quant à la fiabilité de ce qui est transmis.L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, a dit un jour: "Je suis parti pour être auprès de l'Imam Malik Ibnou 'Anas alors que je connaissais par coeur al-Mouwatta' ". Il m'a dit : "Présente-toi auprès de celui qui lira pour toi ". J'ai dit : "Mais je le connais ". Et j'ai commencé de réciter al-Mouwatta' devant lui. Alors il a dit : "S'il y a quelqu'un qui doit réussir, ce sera certainement ce jeune homme ».Il faut savoir que l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, avait alors 13 ans.Mouslim Ibnou Khalid az-Zinjiy a dit un jour à l'Imam Ach-Chafi^iy : "Toi, ô Abou ^abdi l-Lah, par Allah, il est certes temps que tu commences à donner des fatawa". C'est à dire, sans que tu reviennes à la parole des jurisconsultes. Et c'est pour montrer que l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, était devenu lui-même jurisconsulte.L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, avait à ce moment là 15 ans. ^Abbas Ibnou l-Housayn a dit : "J'ai entendu Bahr Ibnou Naçr dire, quand on avait envie de pleurer, nous nous disions : Venez auprès de ce jeune Mouttalibiy pour réciter al-Qour'an". Lorsque nous arrivions près de lui, il commençait par réciter le Qour'an, jusqu'à ce que les gens commencent à tomber à terre devant lui et à pleurer tout haut, tant sa voix était belle à réciter le Qour'an. Lorsque Ach-Chafi^iy voyait cela, il s'arrêtait. Cet épisode s'est déroulé alors qu'il était encore jeune à La Mecque. Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, partageait sa nuit en trois tiers, le premier pour l'étude et l'écriture, le deuxième pour la prière et le troisième pour le sommeil.Abou ^abdi l-Lahi Ach-Chafi^iy est resté auprès de l'Imam Malik que Allah les agrée, à Médine et ce alors qu'il était auparavant auprès des ^Oulama' de La Mecque. Après Médine, il est parti à Baghdad, et c'est là qu'il a commencé à devenir célèbre. Al-Hamidiy a dit : "Nous avions envie de répliquer contre les partisans de la déduction "Ar-Ra'you " et nous n'avions pas trouvé la bonne façon de faire, jusqu'à ce que Ach-Chafi^iy nous vienne et nous ouvre les portes". En plus de tout cela, il était très fort dans le domaine de la croyance. Il répliquait avec force contre les hérétiques et les musulmans conservent de lui beaucoup de paroles très importantes dans le domaine et de ce qui renforce les arguments de ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah contres les égarés.Ishaq Ibnou Rahawayh a dit, mon père m'a dit : "Ach-Chafi^iy a débattu un jour avec un faqih. Alors il a commencé à détailler, à vérifier, à aller dans la finesse des détails, et le faqih lui dit : C'est la méthode des gens de al-kalam et non la méthode des gens de al-Halal wa l-Haram". Il a répliqué : "Nous avons maitrisé cela avant ceci ".L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, a beaucoup écrit. Nous citons certains titres parmi beaucoup d'autres : Ithbatou n-Noubouwwah : la confirmation de la mission de Prophète, ar-Raddou ^ala l-Barahimah : la réplique contre les Brahmanes, ar-Risalah : le premier écrit sur ce qui est abrogé et abrogatif dans le Qour'an et la Sounnah, le premier écrit sur Ouçoulou l-Fiqh, c'est à dire sur les règles de base de l'interprétation et de la déduction des lois à partir des textes de la Chari^ah, al-Fiqhou l-Akbar et al-Oumm : la source, sur les détails du fiqh.Au sujet de son décèsL'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, est décédé le dernier jour de Rajab, l'année 204 de l'Hégire en Egypte. On a écrit sur sa tombe : "Ceci est la tombe de Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iy. Il témoigne qu'il n'est pas de divinité à part Allah, unique et sans associé et que Mouhammad (Que Allah l'élève davantage en grade), est le Messager de Allah. Que le paradis est une réalité, que l'enfer est une réalité, que l'heure viendra sans doute aucun à son sujet, que Allah ressuscitera ceux qui sont dans les tombes. Et que sa prière, son rituel, sa vie et sa mort sont à Allah le Seigneur des mondes qui n'a pas d'associés. Ainsi a-t-il été ordonné d'agir, et il fait partie des musulmans. Conformément à ceci il a vécu, et de même il est mort, et conformément à cela, il sera ressuscité vivant, 'In cha'a l-Lah".Le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, a dit ce qui signifie : "Le ^alim de Qouraych remplit la terre de connaissance".L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, ainsi que d'autres grands ^Oulama' déclarent que ce hadith vise l'Imam Ach-Chafi^iy car il n'y a pas eu un ^alim de Qouraych qui eut sa notoriété. Ainsi, quand il est arrivé à Baghdad il a été suivi par un grand nombre de ^Oulama', ils abandonnaient leur Madh-hab pour adhérer au sien. Actuellement un grand nombre de peuples musulmans de part le monde suivent son Madh-hab, à titre d'exemple : l'Indonésie, la Malésie, l'Egypte, beaucoup d'états musulmans de l'ex-URSS sont à forte majorité Chafi^ite.Son école est suivie de façon massive en Irak et dans beaucoup de pays du Moyen-Orient. Et cela prouve davantage que l'Imam Ach-Chafi^iy est le ^alim annoncé par le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, dans le hadith précité. Salih, le fils de l'Imam Ahmad a dit : "Mon père a marché à côté du mulet de Ach-Chafi^iy, alors Yahya' Ibnou Ma^in lui a envoyé dire: « Ô Abou ^Abdi l-Lah, tu ne t'es satisfait que par une marche aux côtés du mulet de Ach-Chafi^iy". Et l'Imam Ahmad a répondu : "Ô Abou Zakariyya, si tu avais marché de l'autre côté c'eut été plus utile pour toi".L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, a dit : "Je ne me suis pas couché depuis trente ans sans faire une invocation pour Ach-Chafi^iy".Al-Hamidiy disait lorsqu'il rapportait de Ach-Chafi^iy : "Le maitre des fouqaha', Ach-Chafi^iy, nous a transmis... ".L'Imam Abou Thawr que Allah l'agrée, disait : "Celui qui prétend qu'il a vu quelqu'un comme Ach-Chafi^iy dans sa connaissance, dans sa maitrise de la langue et son éloquence, dans son savoir, dans sa fermeté et sa maitrise des connaissances en général aura menti. Il n'avait pas d'égal".Abou Dawoud rapporte dans ses Sounnan de Abou Hourayrah que Allah l'agrée, que le Messager Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, a dit ce qui signifie : "Allah envoie au terme de chaque centaine d'années pour cette communauté quelqu'un qui lui revivifie sa religion".L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, ainsi que beaucoup de grands ^Oulama' disent que, au terme du premier siècle, c'était le calife éclairé ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz, au terme du deuxième siècle c'était l'Imam Ach-Chafi^iy, et au terme du troisième siècle c'était l'Imam Abou l-Hasan al-Ach^ariy que Allah les agrée.Seigneur fais que nous soyons sur le chemin des disciples des Imams véridiques, ceux qui œuvrent dans cette religion. Que Allah ta^ala accorde à l'Imam Ach-Chafi^iy constamment les expressions étendues de Sa Miséricorde.